Après l'agression mortelle d'une infirmière au CHU de Reims par un patient récidiviste et considéré comme déséquilibré, tout le milieu de la santé lui a rendu hommage ce mercredi 24 mai à midi. Une minute de silence à été respectée dans plusieurs établissement de santé insulaires.
Devant les portes de l'hôpital de Bastia infirmiers, médecins, agents de sécurité, personnels administratifs se rassemblent. Il est midi.
Une minute de silence, de recueillement, pour rendre hommage à une collègue mortellement agressée à Reims est observée. Le temps, aussi, de faire le constat que personne n'est à l'abri face à des comportements de plus en plus violents.
"Ça fait partie des éléments nouveaux du paysage hospitalier. Il y a en effet une recrudescence des faits de violences et d'agressivité envers les personnels soignants, mais pas seulement. Il y a aussi les personnels d'accueil, aussi bien les secrétaires que le personnel administratif. C'est un combat que l'on a à mener et pour lequel on essaye de mener des actions d'amélioration. Mais pour autant, on reste très fragile sur ce point là", explique Françoise Vesperini, directrice des ressources humaines à l'hôpital de Bastia.
"On a un sentiment d'impuissance"
L'événement est aussi l'occasion pour le personnel de témoigner de la violence. Une violence qui fait partie de leur quotidien. "Il y a des agressions gratuites qui touchent toutes les professions liées à la santé : les pompiers, les policiers. On a un sentiment d'impuissance et d'impunité surtout et c'est, bien sûr, révoltant", estime Michelle Angeli, infirmière.
Cette minute de silence a également été observée à la clinique San Ornello. Dans cet établissement de santé mentale de la région bastiaise, les équipes se sentent concernées. Les situations sont parfois difficiles à gérer. "La médecine est actuellement compliquée. On manque de spécialistes, la psychiatrie encore plus. On voit avec les événements du Covid qu'on a une demande de prise en charge en santé mentale qui est de plus en plus importante et des situations de plus en plus difficiles de patients qui ont des crises assez aigües", livre Charles Zuccarelli, président et directeur général de la clinique.
À Bastia, comme dans toute la France, cet événement met en relief le désarroi des soignants face aux dérives de la société.