Les Hôpitaux universitaires de Genève disposent de l'une des deux banques de sang foetoplacentaire du pays. Cette réserve de sang issu du cordon ombilical peut s'avérer utile dans le traitement de certaines maladies graves comme les leucémies. Les dons, indolores, sont possibles à la naissance d'un enfant.
Déterminant dans la prise en charge de certaines maladies, le don de sang de cordon ombilical demeure peu connu. Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) disposent de l'une des deux banques de sang fœtoplacentaire de Suisse, une réserve de sang issu du cordon ombilical.
Quelque 4 000 bébés naissent en moyenne chaque année dans cette maternité, la plus grande du pays alpin. Et l'année passée, 707 patientes ont donné leur sang de cordon ombilical. Un geste, sans danger pour la mère et l'enfant, qui peut sauver des vies.
"Une fois que le bébé est né, on clampe le cordon, on le coupe. On vient ensuite désinfecter le cordon encore relié au placenta, dans l'utérus, et faire une ponction pour prélever le sang qui va être recueilli dans une poche", résume la docteure Sara de Oliveira, médecin adjointe service obstétrique.
Cette poche de sang est ensuite traitée par le laboratoire de thérapie cellulaire, puis conservée à très basse température dans de l'azote liquide au sein d'une cryothèque, l'une des deux banques de sang fœtoplacentaire publiques de Suisse, aux HUG. L'établissement conserve ce sang très riche en cellules souches, qui permettent de donner naissance aux différentes cellules sanguines, notamment les globules rouges et globules blancs.
"Ces cellules souches sont utilisées pour traiter des maladies oncologiques, en particulier des leucémies. Le traitement de ce cancer du sang se fait à travers une chimiothérapie, un traitement très intensif qui va tuer les cellules cancéreuses, mais aussi les cellules souches. (...) À travers cette infusion de sang fœtoplacentaire - de sang de cordon - on va pouvoir reconstituer le système immunitaire qui a été tué par la chimiothérapie", explique le professeur Jean Villard, médecin à l'unité d'immunologie de transplantation des HUG.
800 000 unités dans le monde
Ce sont principalement des enfants malades qui bénéficient de ce don, car la quantité de cellules présentes dans le sang de cordon ombilical est souvent insuffisante pour soigner des adultes. Il faut par ailleurs que le malade trouve une poche compatible pour bénéficier du don.
"Une fois que la poche est acheminée (vers le malade), après l'avoir décongelée, ça sera simplement une perfusion de ce sang fœtoplacentaire. Et là, par une opération que je qualifie de 'quasi miraculeuse', les cellules souches vont être capables de retourner dans leur site, la moelle osseuse, pour continuer à produire les différentes lignées de cellules du sang : les globules rouges, les globules blancs, etc.", ajoute le Pr Villard.
En France, la greffe de sang de cordon représente environ 8 % du total des greffes de cellules souches hématopoïétiques, et jusqu'à à 27 % chez les enfants. Le don de moelle osseuse demeure la première source de ces greffes. Celle-ci contient également des cellules souches permettant de produire les cellules du sang.
Le sang de cordon représente ainsi une source complémentaire, offrant davantage de chances de guérison aux malades. Les réserves sont toutes reliées à un fichier qui rassemble à ce jour 800 000 unités ou poches de sang de cordon stockées dans le monde entier.