Une étude récente de l’Insee de Corse révèle la fragilité des ménages corses face à l’inflation. La population insulaire, âgée et marquée par un taux de pauvreté important, subit cette hausse des prix de plein fouet, particulièrement dans le rural.
Les ménages corses sont plus vulnérables à l'inflation. Une inflation qui, selon l'Insee, atteint 6,5% au niveau national depuis le début de l'année. L'augmentation des prix concerne surtout l'alimentation et l'énergie, des dépenses peu compressibles.
Conséquence : les ménages ruraux ou âgés les plus modestes et les familles monoparentales sont particulièrement touchées. Or, en Corse, toutes ces catégories sont surreprésentées, comme l'explique Antonin Bretel, de l'Insee de Corse.
“On a un territoire qui est plutôt vulnérable, parce qu'on sait qu'on est une région très rurale, avec 37 habitants par kilomètre carré. Donc on est tributaire du véhicule. On est une région vieillissante aussi et on sait que les maisons, notamment celles des personnes âgées, sont parfois un peu vieilles et donc difficiles à chauffer. Donc on se rend compte que globalement, quand on regarde cette vulnérabilité face à l'inflation, on est plus touchés en Corse qu’au niveau national.”
Le rural particulièrement touché
Et cette vulnérabilité est plus ou moins importante selon les microrégions. Certaines la subissent de plein fouet. C'est le cas des intercommunalités rurales, en rouge sur la carte ci-dessous, et modestes, en rose. Les agglomérations de Bastia et d'Ajaccio, en gris, et les zones résidentielles, en bleu, sont moins exposées.
“Les territoires les plus ruraux, qui sont habités par des personnes plus âgées ou des personnes plus tributaires de leur véhicule, dans des maisons plus anciennes avec des chaudières au fioul par exemple, dont on sait que l'énergie a beaucoup augmenté, sont les territoires les plus touchés par l'inflation, alors que d'autres territoires où on chauffe, par exemple au gaz comme Ajaccio et à Bastia avec le bouclier tarifaire, sont, entre guillemets, protégés d'une certaine manière”, détaille Antonin Bretel.
Double peine : plus fragiles, les ménages insulaires subissent aussi une inflation plus forte qu’au niveau national, notamment au niveau alimentaire. Le taux n'a pas été encore mesuré par l'Insee, mais c'est ce que révèle une étude commandée par France Info et Radio France.
Retrouvez le reportage de notre équipe :