Le candidat du MODEM se prononce en Corse pour une plus grande autonomie des régions
Le candidat du MODEM était en campagne à Bastia et Ajaccio le wek end des Rameaux.
François Bayrou a vanté le week-end du 1er avril en Corse les mérites de "l'autonomie" des régions, estimant nécessaire d'aller "plus loin dans la reconnaissance de la légitimité des élus de Corse pour s'occuper de la Corse", et en proposant un scrutin local "plus équilibré".
"La Corse illustre une idée qui est la mienne depuis longtemps, c'est que l'élan des régions ne peut venir que des régions elles-mêmes. L'Etat peut aider mais c'est principalement de la Corse que viendra le nouvel élan de la Corse", a expliqué le patron du MoDem.
"On doit aller plus loin dans la reconnaissance de la légitimité des élus de Corse pour s'occuper de la Corse. Qui est en effet plus légitime pour s'occuper de la Corse que les Corses eux-mêmes? Ce sont eux qui ressentent le plus la situation dans l'île", a-t-il dit.
Le candidat centriste qui avait obtenu 12,3% des voix dans l'île en 2007 (18,6% au plan national) n'a pas ménagé ses efforts pour séduire une population insulaire farouchement attachée à la défense de son identité.
Après avoir visité une exploitation viticole, François Bayrou s'est rendu samedi à la maison natale de Pascal Paoli, souvent présenté comme le père de la nation corse, pour se recueillir sur sa tombe. "Ce n'était pas un hasard", a souligné M. Bayrou expliquant que beaucoup de démocrates dans le monde avaient trouvé dans la figure de Pascal Paoli, réputé pour sa constitution de 1755, "un précurseur".
"L'autonomie d'initiative et de décision est absolument nécessaire", estime le député des Pyrénées-Atlantiques qui soutient les identités et langues régionales et juge "absurde" la décision de Nicolas Sarkozy de ne pas vouloir ratifier la charte des langues régionales et minoritaires.
"Plus on a accès à la diversité de la culture et plus on comprend la culture. La diversité unit au lieu de séparer. Le centralisme n'est pas la vérité d'une nation", a fait valoir l'élu qui parle le béarnais.
"Ce qui nous réunit, c'est le combat contre l'entêtement jacobin qui a trop souvent été le fait du pouvoir en Corse", a-t-il expliqué devant des personnalités corses.
Toutefois, François Bayrou a estimé que "la question institutionnelle ne (devait) pas être constamment remise sur le tapis".
"Mon idée, c'est que les départements et régions doivent rapprocher leurs moyens d'action pour être plus efficace", a-t-il expliqué.
"Le bon équilibre des autorités régionales futures se trouvera dans une loi électorale qui permettra une représentation pour moitié des territoires avec un scrutin direct, et pour moitié des opinions avec un scrutin de listes proportionnel", a dit M. Bayrou.
Le leader centriste a également indiqué ne pas être choqué par la possibilité "d'adaptations législatives décidées par les assemblées régionales, à condition qu'un contrôle puisse être exercé par le Conseil constitutionnel ou du Parlement" pour éviter des décisions hasardeuses".
Un discours qui n'a pas déplu aux figures du mouvement autonomiste corse, Edmond Simeoni et Jean-Christophe Angelini, qui ont assisté en fin de journée à une rencontre de personnalités locales avec le leader centriste au Palais des congrès d'Ajaccio.
"Je sais que M. Bayrou est un type ouvert et j'apprécie son courage de ne pas aller à la soupe, de ne pas se vendre pour un plat de lentilles", a expliqué à l'AFP M. Simeoni qui avait auparavant qualifié Jean-Luc Mélenchon de "très désagréable", François Hollande de "particulièrement décevant" mais avait reconnu "des avancées possibles" avec Eva Joly. M. Angelini a dit apporter "un soutien sympathique" à M. Bayrou.(Source: AFP)