Le gouvernement a annoncé, cette semaine, que le pic de la troisième vague de Covid-19 n'était pas encore atteint. En Corse, de nombreux indicateurs montrent une situation moins tendue que sur le continent.
Lors d'un déplacement en Normandie, ce vendredi 16 avril, le Premier ministre, Jean Castex, a concédé que la situation sanitaire liée au Covid-19 restait délicate : "La troisième vague est loin d’être terminée."
Un message soutenu par les chiffres du dernier point de Santé Publique France : "Les indicateurs épidémiologiques se maintenaient à un niveau très élevé, avec une stabilisation de la majorité des indicateurs."
Le gouvernement estime que le pic de la troisième vague du coronavirus pourrait être atteint entre le 25 et le 30 avril. Malgré des hospitalisations toujours nombreuses, certains indicateurs en Corse montrent que la troisième vague a été moins importante que sur le continent.
Un taux d'incidence inférieur
Depuis janvier 2021, début de la troisième vague en France, le taux d'incidence (le nombre de cas positifs pour 100 000 habitants) a toujours été plus faible en Corse que sur le continent.
Début mars, le taux d'incidence en France augmente fortement. Au cours de ce mois, il passe de 221 à 410 cas pour 100 000 habitants. Sur cette même période de quatre semaines, le taux d'incidence a stagné en Corse. Depuis la fin du mois de février, il reste à un niveau proche des 150 cas pour 100 000 habitants.
La semaine dernière, le taux d'incidence hebdomadaire en Corse était le plus bas des régions françaises avec 139,8 cas positifs pour 100 000 habitants.
Tests et vaccins en nombre
Plusieurs explications sont possibles pour comprendre ces "faibles" taux d'incidence sur l'île. A commencer par une campagne vaccinale qui bat son plein en Corse depuis sa mise en route en décembre 2020.
Au 16 avril, 86.614 premières doses ont été injectées sur l'île. 36.096 personnes ont reçu une seconde dose. Ce qui fait de la Corse, la région la plus vaccinée de France. Le succès de cette campagne vaccinale s'explique notamment par une population plus âgée qu'au niveau national.
Un grand nombre de personnes âgées de plus de 60 ans ont déjà été vaccinées sur l'île. Ils étaient 59 316 à avoir reçu une première dose, le 16 avril dernier. Ce qui représente près de 17,7 % de la population totale. A titre de comparaison, ce pourcentage est de 10,46 % en Ile-de-France (1 274 035 premières doses injectées aux personnes de plus de 60 ans).
En Corse, le nombre de tests effectués aux prémices de la troisième vague a également pu permettre d'isoler les cas positifs.
L'aggravation de la situation sanitaire sur le continent a également conduit les autorités locales à exiger, depuis décembre dernier, un test PCR négatif à toute personne voyageant vers la Corse, au moment de l'embarquement.
Des hospitalisations toujours nombreuses
Malgré des taux d'incidence inférieurs à la moyenne nationale, la pression hospitalière continue d'être forte en Corse. Ce samedi 17 avril, 65 personnes étaient toujours hospitalisées à cause du virus.
Le nombre de personnes en soins critiques en Corse a légèrement baissé ces derniers jours. Mais la tendance depuis le début de l'année est nettement à la hausse.
Le taux d'incidence et l'évolution de la campagne vaccinale sont des signes positifs quant à l'évolution de l'épidémie en Corse. Mais la pression hospitalière reste très importante et rappelle une circulation du virus toujours inquiétante.