L'ex-leader du FLNC Charles Pieri, brièvement placé en garde à vue mercredi, sera jugé à Bastia le 4 septembre pour injure publique, après la diffusion sur Facebook d'un message injurieux envers la veuve du préfet Erignac.
Charles Pieri, placé de nouveau en garde à vue mercredi matin, a "continué de refuser de s'expliquer", comme lors de sa première garde à vue en février, selon un communiqué de la procureure de la République de Bastia, Caroline Tharot.
Il a été remis en liberté en début d'après-midi et devra se présenter devant le tribunal correctionnel de Bastia le 4 septembre à 14h.
Les chefs d'accusation retenus contre lui sont '"injure publique en raison du sexe" et "'injure publique en raison de l'origine" par voie électronique, des délits pour lesquels une peine maximale d'un an d'emprisonnement est prévue, ainsi qu'une amende de 45.000 euros.
Un post injurieux sur Facebook
Le militant indépendantiste, âgé de 68 ans, était entendu au camp militaire de Borgo après la publication d'un message injurieux envers Madame Erignac sur un compte Facebook qui lui est attribué.Il avait été posté dans la nuit du 6 au 7 février, après la cérémonie d'hommage au préfet Erignac, assassiné vingt ans plus tôt, organisée en présence d'Emmanuel Macron, et quelques heures avant que le chef de l'Etat ne douche nombre des attentes des nationalistes dans un discours prononcé à Bastia.
Dans ce post, Dominique Erignac est comparée aux femmes françaises ayant collaboré avec les Allemands pendant la Seconde guerre mondiale. Le message a depuis été supprimé.
Le 13 février, le leader indépendantiste avait déjà été entendu en garde à vue à Ghisonaccia dans le cadre de la même affaire. Il était ressorti libre le soir même, sans avoir souhaité s'expliquer, selon le procureur de la République d'Ajaccio.
Une perquisition avait aussi eu lieu à son domicile, lors de laquelle son matériel informatique avait été saisi.
L'ancien leader du FLNC est aujourd'hui membre des instances dirigeantes de Corsica Libera, le parti du président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni. Ce dernier, quelques jours avant l'affaire du message sur Facebook, avait jugé que le retour au premier plan de Charles Pieri était "dans l'ordre des choses".