Le président de la République a donné un mois aux élus de la majorité pour définir les conditions d’inscription de la Corse dans la Constitution. Une première réunion a permis de fixer un calendrier et une méthode. Plusieurs ministres vont notamment se déplacer.
Le 7 février, Emmanuel Macron fixe la feuille de route. « Nous devons procéder à cette analyse dans le mois qui s’ouvre afin que les décisions puissent être prises pour une intégration au projet de loi constitutionnelle qui sera soumis au Parlement au printemps », indique alors le chef de l’État.
Point de départ, mardi au ministère de l'Intérieur. Passée la déception de la visite du président de la République, les représentants de la majorité territoriale ont rencontré Jacqueline Gourault avec d'autres élus corses.
Face à Madame Corse, tous ont pointé les limites en matière d'adaptations législative ou réglementaire, prévues dans les différents statuts particuliers dont a bénéficié la Corse.
Au fil des décennies, la majeure partie des propositions d'adaptations émanant de l'assemblée de Corse sont restées sans réponse. Autour de la table, tous veulent en finir avec les habilitations au cas par cas et demande une habilitation générale et permanente sur plusieurs points.
« Nous avons eu de l’autre côté de la table un accueil raisonnable sur cette question. Nous commençons à en parler. Les choses s’étaient ouvertes maintenant, il est vraiment trop tôt pour dire si nous allons déboucher réellement. Et comme nous avons été échaudés nous sommes extrêmement prudents », a indiqué mardi Jean-Guy Talamoni.
« Lundis Matignon » et « Mardis de Madame Corse »
Durant les prochaines semaines, les représentants insulaires devront négocier les transferts de compétences qui rentreront dans cette évolution constitutionnelle. Reste la question de l’enveloppe. Dans quel article de la Constitution, la Corse sera-t-elle mentionnée ?
Le sujet n’est pas encore au cœur des discussions, mais la première réunion a permis de déboucher sur un calendrier. Une nouvelle rencontre plus technique serait prévue mardi prochain place Beauvau. Une semaine plus tard, les élus de la majorité territoriale et les membres du gouvernement devraient une fois de plus se réunir en Corse ou à Paris.
En 2002, les « lundis Matignon » ont débouché sur le statut actuel de la Corse après un long processus. Il y aura désormais les « mardis de Madame Corse » dont le résultat sera connu avant le printemps.