INTERVIEW. Gilles Simeoni : "Nous sommes radicalement aux antipodes des valeurs portées et défendues par l'extrême droite"

Le président de l'Exécutif de Corse ne s'était pas exprimé depuis les élections européennes et la dissolution de l'Assemblée nationale. En campagne à Ajaccio aux côtés du candidat Femu a Corsica Romain Colonna, il a répondu aux questions de France 3 Corse Via Stella. Processus de Beauvau, montée du Rassemblement National, Gilles Simeoni fait le point sur les dossiers politiques du moment, à dix jours du premier tour des élections législatives.

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France 3 Corse : Vous êtes aujourd'hui en campagne aux côtés de Romain Colonna dans la première circonscription de Corse-du-Sud. Laurent Marcangeli, le député sortant, a été un allié de la majorité territoriale tout au long du processus de Beauvau, y compris au sein de la Commission Colonna, n’est-ce pas gênant pour vous de vouloir battre celui qui vous a aidé ?

Gilles Simeoni : Nous avons assumé la recherche d'un certain nombre de convergences dans le cadre du processus dit de Beauvau. Nous avons bien fait de le faire. Cela étant, il y a des différences politiques importantes, elles sont connues et assumées de façon sereine, tranquille et démocratique. Je pense que personne n'aurait compris que les conceptions que nous portons depuis des décennies, notre attachement au peuple corse, à la défense de ses intérêts, l'ensemble de ce pour quoi nous nous sommes battus, personne n’aurait compris que cette vision-là de la Corse qui est proposée aujourd'hui aux électrices et aux électeurs ne soit pas présente dans cette circonscription.

Lors du précédent scrutin, Romain Colonna est arrivé à 818 voix de Laurent Marcangeli. Il y avait alors un seul candidat nationaliste contre lui au premier tour. Cette fois, il y en a deux : Jean-François Luciani pour le Partitu di a Nazione Corsa et Emmanuelle Dominici pour Core in Fronte. Cette division ne va-t-elle pas peser lourd dans le résultat final ?

Les électrices et les électeurs auront à se déterminer. Ce qui est certain, c'est que la candidature de Romain Colonna ne s'inscrit contre personne, ni contre les autres nationalistes, ni contre Laurent Marcangeli. Elle est pour une certaine idée de la Corse, pour la volonté de continuer le processus, pour la défense des intérêts du peuple Corse, pour également un certain nombre de dossiers du quotidien qui sont essentiels. Et enfin, en termes de valeurs, tout le monde le sait, nous sommes radicalement aux antipodes de celles qui sont portées et défendues par l'extrême droite.

Dans le contexte politique actuel marqué par la dissolution de l'Assemblée nationale, peut-on dire que le processus de Beauveau est suspendu ?

Je pense qu'effectivement le processus est suspendu. Il dépendra notamment de la future majorité gouvernementale de savoir s'il continue ou pas. Le président de la République, que je devrais rencontrer dans les jours à venir, a, me semble-t-il, la volonté de tenir les engagements qui étaient les siens. Reste maintenant la question de la future majorité gouvernementale.

Le Rassemblement National aux portes du pouvoir représente-t-il une menace d'un arrêt définitif de ce processus ?

Si demain les Français le décident, il y aura, peut-être, la possibilité d'avoir une majorité large et transpartisane. Et dans ce cadre-là, je pense qu'il y a des gens à gauche, à droite et au centre qui sont favorables au processus d'autonomie. Les députés nationalistes et le groupe Liot seront certainement les mieux placés pour faire avancer nos idées et défendre les intérêts de la Corse.

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