L’accord sur la baisse des prix de l’alimentation en Martinique est-il possible en Corse ?

Jeudi 17 octobre, après des semaines de mobilisation, un protocole d'accord contre la vie chère a été signé en Martinique. Le prix des produits alimentaires y est 40 % plus cher que sur le continent. Ce même différentiel s’élève à 14 % en Corse.

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En Martinique, il a fallu plusieurs jours d’émeute pour aboutir à un accord. Un accord, présenté comme “historique” par le ministre des Outre-mer, qui concerne la baisse des prix de plus de 6.000 produits référencés en majorité dans le secteur alimentaire, mais dont on ne sait pas s’il sera suffisant à calmer la mobilisation populaire.  

Jusqu’à présent, le prix de la nourriture y était 40 % plus cher que sur le continent. En Corse, la situation est moins grave, mais reste problématique.  

Pour l’ensemble de la consommation en Corse, il y a un écart de prix entre l’île et la province de l’ordre de 7 %. C’est relativement important et il a doublé en l’espace de six ans. On était à 3.6 et on est passé à 7 %. Et puis il y a un aspect un peu particulier qui est l’alimentaire. Il y a un écart de 14 % avec le continent”, explique Christophe Basso, directeur régional de l’Insee en Corse.  

“Expliquer comment les prix se forment en Corse” 

Ce spécialiste des chiffres, aujourd’hui en poste en Corse, a travaillé pour l’observatoire des prix en Martinique. Si on veut baisser les tarifs des produits alimentaires sur notre île, il faut d’abord analyser la situation.  

On pourrait imaginer faire d’autres observations dans le futur pour essayer d’expliquer la formation des prix et comment, le fait qu’un produit qui part a tel tarif de Marseille est vendu en Corse à un tarif bien plus élevé”, poursuit-il.   

Sur notre île, cette question épineuse a été posée sur la table par les gilets jaunes en 2019. Lors d’une conférence sociale organisée par la collectivité de Corse, un accord avait été signé avec la grande distribution pour diminuer les prix sur 240 produits.  

L’investissement de l’État comme solution ?

Ce dispositif a fonctionné très peu de temps. Les supermarchés ont préféré mettre en avant leurs propres marques discount. Pour le parti majoritaire à l’assemblée territoriale, “Femu a Corsica” la solution, c’est le pouvoir législatif.   

Le pouvoir d’achat est essentiel, le social est essentiel, mais évidemment, tout est dans un tout. L’autonomie, on le dit depuis des années nous permettra d’avoir un outil qui nous permettra de faire la loi et de réguler des prix”, soutient François Martinetti.   

Une solution crédible pour certains économistes, à condition que l’État soutienne l’investissement en Corse. “L’État doit maintenant flécher ses investissements dans les départements et dans les régions. Il faut, dans le cadre de l’autonomie économique qui va être de nouveau renégociée, il faut demander une intervention économique en direct auprès de nos entreprises. Je pense que c’est le salut de notre région. Il va être dans la recapitalisation de nos sociétés”, assure Sébastien Ristori, analyste financier et professeur de finance à l'Université de Corte.   

Selon les économistes, cette autonomie économique est possible seulement si les 187 millions d’euros de la dotation de continuité territoriale sont maintenus. Un dispositif que la Martinique n’a pas et qu’elle nous envie. 

Le reportage de Solange Graziani et Typhaine Urtizverea :

durée de la vidéo : 00h02mn46s
Christophe Basso, Directeur régional de l'Insee en Corse ; François Martinetti, Femu a Corsica ; Sébastien Ristori, Analyste financier et professeur de finance à l'Université de Corte ©France Télévisions

 

 

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