Initialement prévue pour le 1er janvier 2025, la revalorisation des pensions, indexée sur l'inflation, interviendra finalement le 1er juillet 2025.

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Le gouvernement de Michel Barnier va finalement faire participer les retraités à l'effort de redressement budgétaire à hauteur de 4 milliards, en reportant de 6 mois l'indexation des pensions sur l'inflation, un sujet politiquement sensible. 

Le projet de budget pour 2025, qui sera dévoilé le 10 octobre, prévoit ce report dans le cadre d'un effort massif de 60 milliards d'euros d'économies. Les pensionnés n'auront pas de réévaluation le 1er janvier comme prévu, mais le 1er juillet, un report de six mois qui doit permettre de dégager "environ 4 milliards d'économies", a précisé à l'AFP le ministère du Travail.

L'idée de jouer sur l'indexation des retraites pour ralentir les dépenses était dans l'air depuis le printemps. L'ex-ministre du Budget Thomas Cazenave y avait fait allusion dès février, mais le président de la République avait immédiatement signifié son opposition.

En juin, après la dissolution de l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron avait insisté. "Les retraites seront bien indexées sur l'inflation, le pouvoir d'achat des retraités, ce n'est pas une variable d'ajustement", avait-il assuré.

La solution retenue par Michel Barnier permet de faire contribuer les retraités, sans contredire totalement l'engagement du président de la République.

 "Mesure d'austérité" 

La CGT a rapidement dénoncé, dans un communiqué, une "mesure d'austérité" pour les retraités, alors que "les petites et moyennes retraites ne permettent déjà pas de maintenir le niveau de vie face aux dépenses d'énergie, d'alimentation ou aux frais de santé".

Le gouvernement continue "d'opposer" les actifs et les retraités, "plutôt que d'aller mettre à contribution les revenus exorbitants du capital", a déploré le syndicat. Dans un autre communiqué, Force ouvrière estime que depuis janvier 2017, les retraités ont déjà "perdu l'équivalent de trois mois de pension".

"On demande toujours des efforts aux mêmes: les assurés sociaux, les retraités, à coups de petits arrangements pour grappiller un milliard (...) On ne demande jamais rien aux employeurs !", fustige le secrétaire général adjoint de l'Unsa, Dominique Corona.

Il regrette que la mesure "frappe indistinctement" les hautes et "petites pensions". Selon l'association Les petits frères des pauvres, 2 millions de personnes de 60 ans et plus vivent en France sous le seuil de pauvreté monétaire (60% du revenu médian soit 1.216 euros pour une personne seule).
Les 65-75 ans ne sont toutefois pas les plus concernés par la pauvreté: 10,6% sont touchés, contre 14,4% de la population générale.

Meilleur niveau de vie ? 

L'idée de ralentir un peu l'indexation des retraites est défendue régulièrement par certains économistes et experts. 

Pour ces derniers, les retraités français jouissent d'un meilleur niveau de vie, comparativement aux actifs, que dans beaucoup d'autres pays.

Selon le rapport 2024 du Conseil d'orientation des retraites (COR), qui a fait une comparaison avec 11 pays occidentaux, la France et l'Italie présentent ainsi la situation la plus favorable aux retraités, avec un niveau de vie des 65 ans et plus qui représente respectivement 96 et 98% de celui de l'ensemble de la population.

Si l'on prend en compte le logement (loyers imputés net des intérêts d'emprunts), le niveau de vie des retraités dépasse même celui de l'ensemble de la population, à 105%, selon les chiffres du COR.
D'une certaine manière, avec ce report de 6 mois "on revient à une revalorisation qui est en plus en cohérence avec le revenu des actifs", indique à l'AFP Bruno Chrétien, président du cercle de réflexion Institut de la protection sociale. 

"La revalorisation précédente de 5,3% (le 1er janvier 2023) avait été très forte, notamment par rapport à l'augmentation moyenne des salaires qui était à 3,5% pour les actifs", a-t-il dit. 

Selon l'Ifrap, un cercle de réflexion très libéral, les reports de date d'indexation ont déjà été utilisés par le gouvernement à plusieurs reprises, en 2009, 2014, 2015 et 2018 notamment. 

"Au total, depuis 2013, les pensions auront perdu 2 ans et 9 mois de réévaluation", précisait-il dans une note publiée en juin.

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