Ce jeudi 15 février, les représentants de la Banque de France en Corse ont présenté le bilan de l’activité économique de l’île pour l’année 2023. Si les entreprises insulaires ont supporté les crises, un ralentissement est déjà à prévoir pour l’année à venir.
Les entreprises corses ont fait preuve d’une certaine résilience en 2023. Malgré les crises sanitaires et géopolitiques qui se sont succédé depuis 2020. C’est du moins le constat de la Banque de France au terme d’une enquête menée auprès de 1.700 entreprises insulaires qui ont répondu pour moitié au questionnaire.
« Les chiffres sont plutôt meilleurs que ce qu’on avait pu imaginer en milieu d’année y compris pour le service marchand qui est sans doute le plus important pour l’économie corse. Les autres bonnes surprises, c’est que les chefs d’entreprises, en 2023, ont cherché à préparer l’activité et à préparer l’avenir en recrutant et en investissant. Ce n’est pas ce qu’on a craint à un moment », précise Jean-Luc Chaussivert, directeur régional de la Banque de France en Corse.
L’industrie a néanmoins pâti de l’inflation. Une baisse de la demande a eu pour impact le ralentissement de l’activité et de la création d’emplois. Les filières liées au tourisme ont également enregistré une saison mitigée avec une baisse du nombre de clients d’environ 8 %.
« Il va falloir faire très attention à notre avenir »
Mais l’emploi et les investissements ont relativement été préservés comme, par exemple, dans un hôtel club de la rive sud d’Ajaccio. « On a continué à perfectionner notre personnel, à recruter. Par contre on se rend compte qu’il y a un tassement, une hausse des charges. 2024 va être une année calme, où les investissements vont baisser, hélas les marges aussi. Il va falloir faire très très attention à notre avenir », souligne Benoit Chaudron, gérant de la structure.
Dans la construction, la forte hausse de l’inflation a également pesé. Le secteur enregistre un exercice 2023 encore positif, mais avec une activité en régression d’environ deux-tiers par rapport à 2022. Tout secteur confondu, l’année 2024 devrait être marquée par un nouveau ralentissement de la croissance.
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