Ce jeudi 10 novembre, trois migrants et une accompagnatrice ont été évacués pour des raisons sanitaires vers le centre hospitalier de Bastia. L’Ocean Viking, affrété par l’association non-gouvernementale SOS Méditerranée, a indiqué que leur demande a été prise en compte par le Cross Corse.
L’Ocean Viking affrété par l’association non-gouvernementale SOS Méditerranée a formulé, ce jeudi 10 novembre, une demande auprès des Cross français pour l’évacuation sanitaire de quatre personnes se trouvant dans une situation grave et nécessitant une hospitalisation.
Selon SOS Méditerranée, cette demande a été prise en compte par le Cross Corse. Ces trois migrants et une accompagnatrice, la compagne d'un des trois migrants, ont été évacués vers le centre hospitalier de Bastia, via un Puma de la base de Solenzara, précise la préfecture maritime de la Méditerranée.
Au sein de la structure hospitalière, la cellule unité médico-psychologique a été activée. Dans un tweet, le maire de Bastia, Pierre Savelli, écrit : "l’Hôpital de Bastia s’apprête à accueillir 3 passagers de l’Ocean Viking en évacuation sanitaire d’urgence. Merci à toutes ses équipes pour leur mobilisation et leur engagement."
Images de l'arrivée au centre hospitalier de Bastia d'un des évacués :
Selon nos informations, seul un des trois évacués a été hospitalisé et opéré. Il s'agit d'un homme d'origine soudanaise né en 1988. Les trois autres personnes font quant à elles l'objet d'une mesure de non admission sur le territoire et ont été placées dans une zone d'attente temporaire.
Recherche d'un port d'accueil depuis 19 jours
Le navire humanitaire, parti de Libye, cherche un port d'accueil depuis 19 jours. À son bord, 234 migrants "secourus au cours de six sauvetages entre le 22 et 26 octobre", précise SOS Méditerranée dans un communiqué.
Ce jeudi matin, le bateau se trouve au large des côtes corses, vers Porto-Vecchio. Depuis la veille, l’association non gouvernementale SOS Méditerranée s’est tournée vers la France après le refus du gouvernement italien d'extrême droite de l'accueillir dans un des ports de Sicile.
A la sortie du conseil des ministres Gérald Darmanin a fait savoir que le navire accosterait à Toulon demain, et que les migrants pourraient débarquer. Le ministre de l'Intérieur a dénoncé "le comportement inacceptable" de Giorgia Meloni et du gouvernement italien, qui a refusé d'accueillir l'Ocean Viking, et n'a pas hésité à mettre la pression sur la France.
«Les naufragés à bord de l’Ocean Viking doivent être secourus»
Mardi soir, Gilles Simeoni a offert l'aide de la Corse, via un tweet. « Conformément à sa tradition d’hospitalité et pour éviter toute perte de vie humaine, la Corse est prête, si nécessaire, à accueillir temporairement l’Ocean Viking dans l’un de ses ports », a écrit le président du conseil exécutif de Corse.
Sur le même réseau social, le maire de Marseille, Benoît Payan, a lui aussi indiqué qu’il était prêt à accueillir le navire. « Les naufragés, enfants, femmes et hommes à bord de l’Ocean Viking doivent être secourus. La France doit ouvrir un port en urgence et prendre ses responsabilités. Marseille, fidèle à son histoire, se tient prête », estime-t-il.
Soulagement
Le navire humanitaire sera finalement accueilli, vendredi matin, dans le port de Toulon. “Nous sommes extrêmement soulagés de ce dénouement à venir grâce à l’attribution d’un port en France, qui met fin à une situation critique sur notre navire. Mais cette solution à un goût amer : les 230 femmes, enfants et hommes à bord de l’Ocean Viking viennent de vivre un véritable calvaire et sont épuisés, tout comme nos équipes. Débarquer près de trois semaines après les sauvetages, si loin de la zone d’opération en Méditerranée centrale est le résultat d’un échec dramatique de la part de l’ensemble des Etats européens, qui ont bafoué le droit maritime d’une manière inédite”, déclare Sophie Beau, co-fondatrice et directrice générale de SOS Méditerranée France dans un communiqué.
Dans le même temps, l'association appelle urgemment les États membres de l’Union européenne et États associés, avec la Commission européenne, à établir un mécanisme de débarquement prévisible en lieu sûr des rescapés, "là où leur sécurité n’est plus menacée" et où "leurs besoins humains fondamentaux peuvent être satisfaits."