Gérald Darmanin l'a annoncé officiellement. Alors qu'il navigue désormais dans les eaux territoriales françaises, au large de la Corse, le bateau de l'organisation humanitaire trouvera refuge dans le port de Toulon.
Vingt jours...
C'est le temps qu'auront passé les 234 migrants venus de Libye et les membres de SOS Méditerranée sur les eaux avant qu'un pays, la France, accepte de les accueillir.
Et cela n'a pas été sans peine. Après un premier refus de Malte, la semaine dernière, l'ONG française espérait que l'Italie accèderait à sa demande, d'autant que le navire croisait en eaux territoriales italiennes, et que le droit maritime veut que "toute personne en situation de péril" soit secourue. Une règle qui vaut également, depuis 1979, pour les pays, lorsque ce péril se situe dans leurs eaux territoriales, selon la Convention internationale sur la recherche et le sauvetage maritimes.
Guère de choix pour Paris
Seulement voilà, Rome a refusé, opposant une fin de non-recevoir aux 43 demandes de l'Ocean Viking. Ce qui a passablement énervé Paris. Mais la situation devient de plus en plus compliquée sur le navire, comme en témoignent les quatre personnes, trois migrants et un accompagnants, qui ont été évacuées d'urgence, par hélicoptère, vers l'hôpital de Bastia.
Survol de l'Ocean Viking au large des côtes corses, images tournées par une équipe de France 3 Corse ViaStella :
Alors le gouvernement français a finalement accepté d'accueillir l'Ocean Viking à Toulon. Le navire devrait accoster demain matin, vendredi 11 novembre.
C'est Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, qui l'a annoncé ce matin, à la sortie des ministres. L'accueil se fera, a-t-il précisé, "à titre exceptionnel".
Sur les 234 migrants concernés, un tiers sera accueilli en France, un tiers en Allemagne. Celles et ceux qui ne relèvent pas "du droit au séjour et d'asile feront l'objet de mesure d'éloignement sans délai".
Représailles
Le membre du gouvernement français ne s'est pas privé de dénoncer, une nouvelle fois, "le comportement inacceptable" de Giorgia Meloni, la présidente du conseil des ministres italienne, alors que la France s'est retrouvée devant le fait accompli, ce qui déplait souverainement à Paris...
Histoire de témoigner du mécontentement du gouvernement, Gérald Darmanin a fait savoir qu'il suspendait l’accueil de 3 500 réfugiés actuellement en Italie, qui devait avoir lieu cet été.