Avec 18,3 % de sa population qui vit sous le seuil de pauvreté, l'île reste le territoire le plus pauvre de France métropolitaine, indique une récente étude Insee. Les plus touchés : les retraités, qui constituent 43 % des ménages pauvres.
C'est une première place qui n'est pas synonyme d'un grand enthousiasme en Corse. Selon une étude Insee parue ce mardi 3 octobre, réalisée à l'aide de chiffres de 2020, 18,3 % de la populaire insulaire vit sous le seuil de pauvreté, contre 14,4 % en moyenne nationale, faisant de l'île le territoire le modeste de France métropolitaine.
L'institut national de la statistique et des études économiques fixe le seuil de pauvreté à 1120 euros par mois de revenu disponible pour une personne seule (soit une unité de consommation pour l'Insee), 1680 euros pour un couple sans enfant, et 2350 euros pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans. En Corse, la moitié des ménages pauvres n'atteignent pas ces seuils, et vivent avec moins de 890 euros par unité de consommation.
Les ménages retraités sont les plus concernés
Sur l'île, la pauvreté concerne particulièrement les retraités, le plus souvent vivants seuls, qui constituent 43 % des ménages pauvres, contre 27 % en France métropolitaine, décrypte l'Insee. Soit la région métropolitaine où cette part est la plus élevée : un cinquième de la population âgée de 75 ans ou plus vit sous le seuil de pauvreté, contre un dixième pour la moyenne métropolitaine.
Les ménages locataires du privé et dépendants des transferts sociaux représentent eux 20 % des ménages pauvres.
Parmi les ménages pauvres, 16 % sont insérés dans l’emploi. Ce sont pour la plupart des couples avec enfants supportant des charges familiales. Les autres ménages pauvres sont non-insérés dans l’emploi, propriétaires de leur logement (10 %), locataires du social (6 %), ou encore des jeunes de moins de 30 ans étudiants ou en début de vie active (4 %).
Les territoires ruraux isolés plus affectés
Cette pauvreté monétaire est d'autant plus marquée dans les territoires ruraux isolés, où se trouvent une part importante de résidents retraités ou des actifs de l'agriculture dont les salaires sont faibles, souligne l'étude.
La communauté de communes de l'Oriente est ainsi celle qui recense le plus de personnes en situation de pauvreté, 26,7 %, devant la communauté de communes de la Castagniccia-Casinca (23,8 %), et celle de Pasquale Paoli (22,5 %). À l’inverse, la communauté de communes du Celavu-Prunelli enregistre le taux de pauvreté le plus bas, 11,9 %, suivie de celle de la Pieve de l'Ornano et du Tavaro (14 %) et du pays Ajaccien (14,1 %).
Enfin, au-delà de la dimension monétaire, "la pauvreté peut recouvrir d’autres formes de difficultés sociales et être associée à certains facteurs aggravants (situation défavorable sur le marché du travail, moindre niveau de qualification, situations familiales spécifiques, logements inadaptés, difficulté d’accès aux soins, éloignement aux services de la vie courante, difficultés liées à la mobilité)", conclut l'Insee.
Avec une dernière statistique pas plus rassurante : sur l'île, trois résidents sur quatre vivent dans un territoire "fragilisé" pour au moins un de ces thèmes.