Yvan Modzalewsky a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Haute-Corse, pour le double homicide de ses voisins, Germina Lacosta-Puigvert, 83 ans et son fils Fabien Simonet, 50 ans, tués à Poggio-di-Venaco en mars 2014.
5e jour
Yvan Modzalewsky a été condamné 18 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Haute-Corse pour deux homicides volontaires. La légitime défense n'a pas été retenue.Ce matin, le procureur avait requis 20 ans de réclusion criminelle à son encontre.
Les jurés ont entendus les avocats des parties civiles Me Stephanie Salducci et Marc-Antoine Luca qui leur ont demandé de ne pas se laisser entraîner dans la stratégie de défense de l'accusé qui, selon eux, a cherché à faire le procès des victimes.
Maître Stephanie Salducci insiste : l'accusé n'est pas remord, il est impunité. Sa version consiste à s'exonérer de l'intention d'homicide. Elle rappelle qu'avant les aveux devant les gendarmes il se montre "distant", "arrogant". Aujourd'hui encore, selon elle, il accuse les victimes d'avoir provoqué les faits.
Marc-Antoine Luca s'edresse aux jurés, rappelant que la veille, Fabien Simonnet avait été hospitalisé et prenait des médicaments qui le rendait léthargique : "ayez en tête que l'état de santé de Fabien Simonnet ne lui permettait pas d'être la personne agressive qu'Yvan Modzalewsky décrit."
L'avocat général a requis 20 ans de réclusion criminelle à son encontre.
4e jour
Pour le 4e jour du procès de son procès, Yvan Modzalewsky est longuement revenu sur la journée du 21 mars 2014 où il a tué par balles ses deux voisins, Germina Lacosta-Puigvert, 83 ans et son fils Fabien Simonet, 50 ans.
« J’avais une peur phobique de Fabien Simonet », explique-t-il, « je le savais fou, extrêmement violent ».
Selon l’accusé, le 21 mars 2014, Fabien Simonet, après l’avoir à nouveau menacé, se dirige vers sa maison. Croyant qu’il était armé, Yvan Modzalewsky, père de famille et tire sur son voisin puis sur sa mère « tout en fermant les yeux ».
En pleur dans le box des accusés, il demande pardon à la famille des victimes. Il dit avoir commis l’irréparable car il se sent acculé, abandonné par la justice.
3e jour
La famille de la victime Germina Lacosta-Puigvert n’a pas assisté mercredi matin à l’audience consacrée à l'audition du médecin légiste et de l’expert en balistique.
Tout l’enjeu pour la défense est d’expliquer qu'Yvan Modzalewsky n’avait pas l’intention de tuer et que c'est un tir accidentel qui a mortellement touché la vieille dame.
Une version mise à mal par l'accusation qui continue d’affirmer que les tirs étaient bien intentionnels, notamment en raison de la distance à laquelle ils ont été exécutés.
2ème jour du procès
La deuxième journée du procès a comme la première était consacrée au conflit de voisinage entre Yvan Modzalewsky et les deux victimes ainsi qu'aux personnalités des différents protagonistes.Les familles ont été longuement entendues par la cour.
Le compte-rendu d’audience Anne-Marie Leccia, Fabien Fougères
Enterrés près de la gare
C’est à Poggio-di-Venaco, sur le perron d’une résidence transformée en logement social que Germina Lacosta-Puigvert, 83 ans avait été abattue avec son fils Fabien Simonet, 50 ans, le 21 mars 2014.Leur voisin Yvan Modzalewsky, un père de famille de trois enfants, répond depuis lundi matin de ce crime devant la cour d’assises de Bastia.
Les corps avaient été retrouvés près de la gare du village trois jours plus tard. Un conflit de voisinage opposait depuis plusieurs mois les deux familles. Au départ, elles entretenaient des relations amicales. Puis les victimes se sont notamment plaintes du bruit fait par les enfants du couple Modzalewsky. Le contentieux était connu de tout le village.
La victime allait déménager
Pour l’avocat de la famille des victimes, il était sur le point de s’achever quand le drame a eu lieu : "Madame Lacosta-Puigvert, qui était là la première, avait décidé de mettre un terme à ce contentieux en quittant le logement, ce qui devait intervenir deux mois plus tard", explique Maître Marc-Antoine Luca.La défense d’Yvan Modzalewsky souligne que la préméditation n’a pas été retenue contre lui. Le coup de feu contre de Germina Lacosta serait accidentel. "Je pense que l’examen des personnalité sera capital, estime Maître Francesca Seatelli avocate de la défense, Il ne faudrait pas à mon sens limiter ce dossier à un simple conflit de voisinage. Humainement, il est bien plus complexe que ça et c’est à la Cour d’Assises de déterminer les circonstances exactes qui ont amenées M. Modzalewsky à ce geste."
Pour homicide, Yvan Modzalewsky risque jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle. Le procès est prévu pour durer quatre jours.