La famille de Guy Orsoni, acquitté le 30 juin pour deux assassinats mais condamné à huit ans de prison pour une entente en vue de se procurer de faux papiers, a dénoncé jeudi "un acharnement judiciaire".

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"Nous sommes ici pour témoigner de notre incompréhension, de notre inquiétude et de notre révolte face à la situation de Guy", a expliqué devant la presse l'avocate Frédérique Campana, mère du condamné.

"Huit ans d'emprisonnement pour un délit connexe, c'est une injustice flagrante. On a voulu lui faire payer son acquittement pour les assassinats. C'est parce qu'il s'appelle Orsoni ?", a-t-elle lancé en référence à son père Alain Orsoni, ex-leader nationaliste corse jugé dans le même procès.

Frédérique Campana s'est exprimée au siège de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) aux côtés de la fiancée, de la grand-mère, de la soeur et d'une cousine de Guy Orsoni.

A cette occasion, l'un de ses avocats, Martin Reynaud, et le président d'honneur de la LDH, Michel Tubiana, ont annoncé qu'un pourvoi en cassation avait été déposé contre le rejet de la demande de remise en liberté de Guy Orsoni prononcé le 3 septembre par la cour d'appel d'Aix-en-Provence.

Michel Tubiana s'est interrogé sur "l'impartialité des magistrats qui ont statué, les mêmes", a-t-il dit, "qui avaient validé son renvoi pour assassinats devant la cour d'assises qui les a désavoués".

"En général, le fait d'avoir été acquitté en première instance permet de comparaitre libre en appel", a assuré Me Reynaud en rappelant que son client avait déjà effectué quatre ans et demi de détention provisoire avant son procès.

Selon lui, aucun des critères retenus par la cour (risque de concertation, de pression sur des témoins et de fuite) ne tient la route. Il rappelle que son client est prêt à porter un bracelet électronique.

Guy Orsoni avait été interpellé en 2011 à Madrid au terme d'une longue cavale.

La cour d'assises des Bouches-du-Rhône a jugé du 11 mai au 30 juin douze accusés pour leur implication dans deux assassinats et une tentative commis en 2009 à Ajaccio et dans sa région. Un acquittement général a été prononcé pour ces faits au cœur du dossier. Mais le parquet général a fait appel du verdict pour huit personnes, dont Guy Orsoni, condamnées pour des faits connexes.

Le reportage de Wolinsky Sylvie, Jean-Yves Loes, Anaïs Agbo et Fabien Bernardini

Frédérique Campana, mère de Guy Orsoni; Michel Tubiana, président d'honneur de la Ligue des Droits de L'Homme; Martin Reynaud, avocat de Guy Orsoni

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