2000 personnes selon la police et 8000 à 10000 personnes selon les organisateurs ont manifesté pour l’amnistie, le regroupement et le rapprochement des « prisonniers politiques » corses.
Pour la police, ils étaient 2000, pour les organisateurs, ils étaient entre 8000 et 1000 personnes dans les rues d’Ajaccio, 5000 selon nos journalistes sur place. Tous étaient venus manifester dans le calme pour l’amnistie des prisonniers qu'ils nomment « prisonniers politiques ».
A l’appel d’organisations nationalistes et d’autres mouvements politiques, ils réclamaient l’amnistie de ces détenus.
Calme de rigueur
Le cortège est partie de la gare jusqu’à la place du Diamant. Les manifestants ont parcouru le Cours Napoléon dans le calme, comme l'avait voulu l'associu Sulidarità. Un service d'ordre est d'ailleurs mis en place par l'association. La présence policière est discrète. La foule ne s'arrête même pas devant la préfecture. Symbole de l'apaisement souhaité par les organisateurs et les élus présents.En tête du cortège, des familles de prisonniers, qui voudraient, dans un premier temps, que les leurs soient incarcérés en Corse.« Le quotidien c’est de monter les voir sur Paris régulièrement en avion. Ils sont incarcérés en région parisienne. Pour notre part ça fait bientôt trois ans et on aimerait vraiment vraiment que l’Etat comprenne qu’ils n’ont plus rien à faire là-bas et que leur place est ici », explique Claudia Peretti compagne de Laurent Susini incarcéré depuis novembre 2013.
Environ 2000 personnes participent à la #manifamnestia,qui se déroule dans le calme à Ajaccio https://t.co/P1fpAYfGxo pic.twitter.com/l5FBJud9Zl
— France 3 Corse (@FTViaStella) 24 septembre 2016
Derrière, des élus nationalistes et de tous bords, des collectifs, des associations et même une délégation internationale.
Les délégations étrangères #manifamnistia pic.twitter.com/uRL98jyvgx
— France Bleu RCFM (@FranceBleuRCFM) 24 septembre 2016
Au terme de la manifestation, le président de l'exécutif de Corse, le nationaliste Gilles Simeoni, a souligné "combien les Corses sont en attente
d'un positionnement clair de la part du gouvernement et de l'État".
Depuis le dépôt des armes du Front de libération national corse (FLNC) en juin 2014, la question de l'amnistie des recherchés et des détenus "politiques" se pose sur l'île. En mai 2015, l'Assemblée de Corse a adopté une résolution réclamant l'amnistie à une large majorité.
"Pas de prisonniers politiques" pour Valls
"Il y a en Corse un conflit qui a été dur, qui a laissé des traces douloureuses de part et d'autre et pour solder ce conflit il faut une solution politique ''ensemble", a martelé Gilles Simeoni "Aujourd'hui, la violence clandestine a vocation à disparaître de façon définitive et la Corse veut s'inscrire de façon irréversible dans une logique de paix."
"Partout dans le monde où il y a eu des conflits" comme "en Corse pendant les quarante dernières années pour la période contemporaine, il y a eu
des lois d'amnistie", a-t-il ajouté. Lors de sa visite en Corse en juillet, le Premier ministre Manuel Valls avait affirmé: "Je souhaite qu'on traite la question des prisonniers avec le droit, le respect de l'autorité judiciaire, avec pragmatisme, pas de manière idéologique et politique. Si on me parle de prisonniers politiques, je réponds et je dis qu'il n'y a pas de prisonniers politiques en France."
Consultez notre dossier sur les "prisonniers politiques".