La rentrée solennelle du tribunal des prud’hommes d’Ajaccio s’est tenue ce vendredi 13 janvier. En plus de l’installation des conseillers, l’audience a été l’occasion d’aborder la question de la mutualisation des moyens entre juridictions. Entretien avec le président du collège patronal, Vincent Pireddu.
Ce vendredi 13 janvier, l’audience solennelle du tribunal des prud’hommes s’est déroulée dans de tous nouveaux locaux. Un déménagement dû à la mutualisation entre les prud’hommes, le tribunal judiciaire et le tribunal de commerce.
L'audience a également été marquée par l’installation des conseillers prud’homaux répartis aux seins des collèges salarial et patronal. Le tribunal des prud’hommes qualifie de “convenable” le délai de jugement et est “satisfait que les jugements rendus à Ajaccio soient confirmés dans 82 % des cas en cas d’appel”. En tout, 185 affaires ont été déposées en 2022 et 156 ont été jugées.
Vincent Pireddu, président du collège patronal du tribunal des prud’hommes d’Ajaccio, répond aux questions de France 3 Corse ViaStella.
- Les années précédentes ont été marquées par une faible activité, ça pourrait augmenter cette année, pourquoi ?
Pendant deux ans, avec le Covid, ça a été très calme. Là, avec la nouvelle conjoncture, le remboursement et l’étalement des prêts, et tout ce qui a été fait, peut-être que les entreprises vont commencer à souffrir. Il y aura peut-être une souffrance avec les entreprises.
- Comment cette souffrance pourrait se traduire ? Par des licenciements ?
Oui, effectivement, il y aura des licenciements obligatoires puisqu’il y aura des entreprises qui vont cesser leur activité. Et par conséquent des salariés n’auront plus d’emploi.
- Pour autant, vous dites que vos missions sont de convaincre et de combattre, mais que vous allez essayer davantage de convaincre que de combattre en allant plus vers des ruptures conventionnelles que des procédures ?
Je suis plutôt partisan de la conciliation. Dans notre tribunal, nous avons la conciliation qui est pour moi un point essentiel. Concilier, c’est essayer de régler les problèmes en amont et de ne pas arriver au tribunal. La conciliation serait donc l’idéal et arriver à ne pas avoir des longueurs de procédure.
- Des procédures qui sont courtes…
Oui, les procédures sont courtes et pour lesquelles on a des décisions assez rapidement. Nous avons le meilleur taux de décisions rendues sur le temps.
- Vous dites que la fusion a été faite contraints et forcés et que cette mutualisation des moyens vous déplaît…
On nous a obligé à déménager parce que c’est la fusion. Ce n’est pas désagréable, mais on n’a plus les mêmes moyens. Le greffe se répartit sur plusieurs juridictions et nous avons besoin d’un greffe qui travaille avec nous. Nous avons besoin de personnel de greffe que nous n’avons pas. Ce qui nous a empêché aujourd’hui de donner des chiffres. Ils n’ont pas eu le temps de nous donner les chiffres.