Le Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse est débattu ce jeudi à l’Assemblée de Corse. Un plan critiqué à la fois sur le fond et sur la forme.
C’est aujourd’hui l’heure de vérité pour Paul Giacobbi et sa majorité. Après quatre ans de concertation et de travail sur le terrain, le PADDUC – Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse - est débattu ce jeudi à l’Assemblée de Corse.
Cette phase est la troisième de ce projet d’envergure. En juillet 2012, la première phase qui avait permis de définir un modèle de développement pour la Corse avait été adoptée. En janvier dernier, le PADD – Plan d’aménagement et de développement durable – déterminant les moyens et les outils avait également été approuvé.
Ce jeudi, la troisième étape correspond à la traduction spatiale des grandes orientations à travers des cartes. C’est l’étape la plus délicate.
De nombreux points contestés
Maria Guidicelli, la conseillère exécutive en charge de ce dossier a tenté de concilier les intérêts divergents mais aujourd’hui de nombreux points sont mis en cause, autant sur le fond que sur la forme du projet.
Parmi les principaux points critiqués : l’épaisseur du trait sur les cartes jugée trop importante. En effet, 2 mm sur la carte correspondent à 100 mètres sur le terrain. Une épaisseur qui pourrait ouvrir d’énormes contentieux. Autre point remis en cause : les espaces mutables. Des zones périurbaines à fort potentiel économique qui englobent des espaces stratégiques et des espaces remarquables.
Sur le fond, certains élus estiment avoir reçu trop tard ce document composé de 3.000 pages, huit livrets et 16 annexes thématiques et cartographiques.
L’enjeu aujourd’hui est donc d’obtenir une majorité la plus large pour adopter le projet. Mais cela s’annonce difficile. 80 amendements ont été déposés ce jeudi.
Les élus de Femu a Corsica ont notamment indiqué cette semaine qu’ils n’hésiteraient pas à demander un report du vote si leurs remarques n’étaient pas prises en compte. Corsica Libera a de son côté confié que le PADDUC était « inacceptable en l’état ». Ce jeudi matin, la motion déposée par la droite a été rejetée.
L’examen du texte pourrait donc prendre plusieurs heures. Les débats s'annoncent houleux.