Le procès du braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd, pour son évasion à bord d'un hélicoptère de la prison de Réau, en 2018, s'ouvre mardi 5 septembre devant la cour d'assises de Paris. Onze autres personnes, accusées de l'avoir aidé à divers degrés, sont également appelées à comparaître, parmi lesquelles Jacques Mariani, figure du grand banditisme corse.
Il encourt la perpétuité. Le procès de Rédoine Faïd s'ouvre ce mardi et pour sept semaines devant les assises de Paris. Déjà condamné à 25 ans de réclusion criminelle en 2018 pour un braquage, huit ans plus tôt, durant lequel une policière municipale avait été tuée dans l'exercice de ses fonctions, il lui est cette fois reproché sa rocambolesque évasion de la prison de Réau, en Seine-et-Marne, le 1er juillet 2018.
Ce dimanche-là, Rédoine Faïd, 45 ans, parvient à s'échapper du centre pénitentiaire à bord d'un hélicoptère, qui s'est directement posé dans la cour d'honneur de la prison. Il est aux environs de 11h20.
Aucun coup de feu tiré
Pendant qu'un homme reste dans l'engin, son arme braquée sur la tête du pilote, deux autres sortent en jetant des fumigènes. L'un monte la garde Kalachnikov au poing, le second, un brassard "police" au bras, fait sauter à la disqueuse les verrous du couloir des parloirs, où se trouve Rédoine Faïd, en compagnie de son frère Brahim.
Libéré, le braqueur - "très serein", marche "calmement" vers la sortie, selon les témoignages. Les surveillants assistent impuissants au départ de l'hélicoptère. La scène n'a duré que quelques minutes, sans qu'aucun coup de feu n'ait été tiré.
Les images, filmées par d'autres détenus, font rapidement le tour des médias, et embarrassent le pénitentiaire. Rédoine Faïd n'est lui retrouvé qu'après trois mois de cavale, à Creil, dans l'Oise, sa ville d'enfance.
Douze personnes sur le banc des accusés
Comment Rédoine Faïd a-t-il organisé son évasion, et quels ont été les soutiens qui l'ont appuyé ? C'est à cette question que la cour d'assises de Paris tâchera de répondre. Aux côtés du braqueur multirécidiviste comparaîtront onze personnes, soupçonnées de l'avoir aidé à divers degrés.
Parmi celles-ci, on retrouve cinq membres de sa famille : ses deux frères et trois neveux. Comparaissent également deux hommes accusés d'avoir participé à l'achat de voitures, une femme qui a logé le braqueur pendant sa cavale, deux autres hommes qui ont pu donner au cours de l'enquête des révélations aux enquêteurs - bien qu'un d'eux se soit plus tard rétracté - et enfin une figure présentée par la justice comme un baron du grand banditisme corse : Jacques Mariani.
Le rôle de Jacques Mariani dans une autre tentative d'évasion en question
Âgé de 57 ans, il sera sur le banc des accusés pour un précédent projet d'évasion de Rédoine Faïd, en 2017. Le braqueur était alors incarcéré à la prison de Fresnes. Jacques Mariani est soupçonné d'avoir aidé à financer cette tentative.
Des faits que ce dernier, actuellement incarcéré à la prison de Réau, conteste dans leur entièreté.