Les deux centrales électriques de l'île pourraient totalement fonctionner au biocarburant d'ici trois ans. Malgré l'opposition des associations de défense de l'environnement, qui pointent notamment des dangers au niveau sanitaire, c'est cette solution de la biomasse liquide qui est privilégiée.
Dans le courant de l’année 2025, la centrale de Lucciana pourrait fonctionner, en partie au biocarburant.
Les 7 moteurs de la structure sont actuellement alimentés en fioul léger. Mais ils sont convertibles. Des essais sont donc prévus sur un de ces moteurs dès l’année prochaine.
Cette conversion à la biomasse liquide est soutenue par la CGT énergie, le syndicat majoritaire à la Centrale, mais elle prendra du temps.
Autre piste évoquée par les syndicats, la mise en service d’un huitième moteur à Lucciana. La puissance installée de la centrale passerait ainsi de 128 à plus de 140 MW.
"Choix raisonnable"
Concernant le changement de combustible, la disposition est déjà mentionnée dans le projet de révision de la PPE – la programmation pluriannuelle de l’énergie – qui a été adoptée en mars dernier à l’Assemblée de Corse.
Le texte reste soumis à l’adoption des différentes instances et comités nationaux, et sa version définitive sera réexaminée par les conseillers territoriaux courant 2024.
Mais l’Exécutif, l’Etat et EDF PEI assument que le passage au biocarburant est désormais le choix le plus raisonnable, pour Lucciana comme d’ailleurs pour la future centrale du Ricantu.
Danger sanitaire ?
Du côté des associations de défense de l’environnement, on alerte sur les possibles dangers, au niveau sanitaire.
Après de multiples retards notamment en ce qui concerne le chantier du Ricanto, les pouvoirs publics semblent maintenant déterminés à aller jusqu’au bout, malgré les oppositions sur le choix du combustible.
Les travaux de la future usine du Ricanto devraient bien débuter au printemps, pour une livraison prévue fin 2027.
Le reportage de Marc-Antoine Renucci et Marion Fiamma :