"On demande à être licenciés" les salariés d'une entreprise acculée par les dettes réclament leurs départs

Les salariés de la société CIMV, spécialisée dans le développement de bioraffinerie, veulent rompre le contrat qui les lie à leur employeur. Endettée de 6 millions d'euros, la start-up est dans une situation catastrophique. Selon les salariés, les dirigeants refusent les licenciements économiques.

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C'est une situation inédite que sont en train de vivre les 8 salariés de la société CIMV. Depuis des mois, ils sont dispensés de travail. En clair, ils sont rémunérés mais faute d'activité et sans laboratoire, ces salariés sont contraints de rester chez eux. Un quotidien intenable pour ces ingénieurs de recherche qui ne pensaient pas vivre ça dans leur vie professionnelle.

"Nous sommes sous couvert d'une dispense de travail depuis le 22 mai 2024, nous n'avons plus aucune mission. La société nous dit qu'elle ne répond pas au critère pour une mise au chômage technique" explique Nadine Briche, salariée de la société. 

Une dette de 6 millions d'euros

Une situation qui résulte d'une dette abyssale contractée par les dirigeants de CIMV. Fondée en 1998, la société innovante développe un procédé de bioraffinage végétal à base de résidus de paille. En 2015, dans le cadre du programme Horizon 2020, l’Europe a accepté de la subventionner pour la construction d'une usine de démonstration dans le Tarn. La commission européenne devait financer la moitié du projet, le reste devant être trouvé par l'entreprise. Mais CIMV n'a jamais pu rassembler les fonds, le projet a donc été stoppé. La société se retrouve alors dans l'obligation de rembourser 6 millions d’euros. 

Depuis 2018, CIMV a été condamnée à plusieurs reprises, à payer cette somme par la Cour de Justice de l'Union Européenne.

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Des conséquences sur les salariés

La start-up innovante est désormais dans une situation catastrophique. Les 8 salariés de l'entreprise n'ont plus de nouvelles des dirigeants et ne comprennent pas leurs intentions. 

On a subi des suspensions de salaires pendant trois mois, des retards de paiement dans nos cotisations sociales, sans compter l'arrêt des remboursements de notre mutuelle.

Nadine Briche, ingénieur de recherche

Toujours selon cette salariée, "les dirigeants refusent le licenciement économique, la mise en cessation de paiements et la liquidation judiciaire."

"On demande à être licenciés"

Quatre salariés ont entamé une procédure en référé aux prud’hommes. "On demande à être licenciés. Certes, on pourrait démissionner mais sans avoir de garantie sur une période d'essai ailleurs" lâche Nadine Briche. L’inspection du travail, le procureur de la république, le président du tribunal de commerce de Toulouse et la médecine du travail ont été informés de leurs situations.

"Malgré cela, les salariés n’ont toujours pas au 5 novembre 2024 d’objectifs de travail, de moyens de réaliser un quelconque travail, ni même la moindre information sur leur avenir, la société les maintenant toujours sous cloche".

"Une réflexion stratégique"

Thierry Scholastique, le président du directoire de CIMV dit comprendre leurs inquiétudes. "Nous sommes très embêtés par cette situation. Mais une solution va être rapidement trouvée, d'ici trois semaines, les salariés devraient être informés de leur avenir". Le dirigeant assure que ce flou est dû à une réflexion stratégique en cours dans l'unité Recherche et Développement. "C'est l'actionnaire majoritaire, la société Pierson Capital, qui décide. Et nous avons besoin d'évoluer sur les fondamentaux du projet" insiste Thierry Scholastique sans donner plus de précisions. 

Concernant la dette de 6 millions d'euros, le PDG est catégorique : "Celà n'a rien à voir avec la situation actuelle de l'entreprise. La dette est remboursée petit à petit. Nous avons d'ailleurs une réunion pour renégocier notre échéancier avec la commission européenne en janvier prochain". "Mais si certains salariés veulent partir, nous en discuterons ensemble pour entendre leur choix".

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