Préavis de grève à la SNCM : les syndicats mettent la pression sur la justice

A dix jours de la décision du tribunal de commerce de Marseille sur le choix du repreneur de la SNCM et de ses 1.400 salariés, les syndicats ont voulu mettre la pression en déposant un préavis de grève pour le lendemain de ce rendez-vous crucial.

L'intersyndicale de la compagnie maritime en difficulté, qui comprend tous les syndicats sauf celui des travailleurs corses (STC), a déposé un préavis de 24 heures, renouvelable, pour le 21 novembre, a confirmé la direction à l'AFP, sans souhaiter commenter.

"Il est impensable d'attribuer la SNCM à un repreneur dans les conditions actuelles", a expliqué Frédéric Alpozzo, des marins CGT. Si un repreneur est choisi parmi les quatre candidats en lice, qui prévoient tous de supprimer 500 à 600 emplois, "la CGT prendra ses responsabilités", a-t-il ajouté.

"Il n'y a aucune offre qui nous paraisse correcte pour la reprise", et le but de ce préavis est "de faire pression" face à "la volonté des actionnaires et de l'Etat" de "liquider la société", a affirmé de son côté Roland Jaubert de la CFDT.

Une troisième source syndicale a toutefois précisé qu'il s'agissait avant tout de tenter d'obtenir des améliorations sur des points techniques, comme les détails du plan social qui devra être mis en place ou les retraites.

Rompus aux grèves à répétition, les syndicats s'étaient fait discrets ces derniers mois, évitant de recourir à la grève alors que le processus judiciaire suivait son cours.

Un an après la mise en redressement judiciaire de la SNCM, la compagnie maritime aux 1.400 salariés devrait connaître le 20 novembre le nom de son repreneur. Le parquet s'est prononcé en faveur de l'un des quatre candidats, l'entrepreneur corse Rocca.

Son offre est l'une de celles qui promet de sauver le plus d'emplois au sein de la compagnie dont les navires à la coque blanche et bleue desservent la Corse et le Maghreb: 845 salariés repris, voire 873 en comptant les filiales.

Trois autres candidats sont en lice : le consortium d'entreprises Corsica Maritima, mené par l'homme d'affaires François Patrona, l'offre de l'ancien directeur du port de Marseille Christian Garin et celle du groupe Baja Ferries de l'entrepreneur Daniel Berrebi, installé en Floride.

Le dossier de la SNCM est scruté de près à Paris en raison de son impact social, comme en Corse où la liaison maritime avec le continent est vitale pour l'économie insulaire, et à Bruxelles où la Commission européenne veille au respect des règles de la concurrence et des aides publiques.

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