Ce mardi 2 juillet 2024 le maire de Menton a été placé en garde à vue. Son domicile a par ailleurs été perquisitionné. Une procédure lancée dans le cadre de l'affaire de la SPL, la Société publique locale des ports de la ville. D'autres personnes auraient été interpellées pour la même affaire selon France 3 Côte d'Azur.
Scène inhabituelle ce mardi matin devant le domicile privé du maire de Menton. Des voitures banalisées portant des plaques d'immatriculation du département des Bouches-du-Rhône (13) se sont postées devant chez lui.
Selon nos informations, c'est la juridiction interrégionale spécialisée dans la lutte contre la criminalité et la délinquance organisée (Jirs) de Marseille qui est intervenue.
Une certaine agitation, selon des témoins, a été constatée aussi aux abords de la mairie de Menton au même moment. Des magistrats de la Cour des comptes ont investi l'établissement pour y consulter un certain nombre de pièces comptables relatives au mandat de l'ancien maire de la ville, Jean-Claude Guibal et à celui du maire actuel.
Ce mardi soir, 2.000 pièces auraient déjà été fournies à l'instance indépendante en charge du contrôle des organismes recevant de l'argent public, sans que cela revête un caractère exceptionnel, fait-on savoir à France 3 Côte d'Azur de source officielle.
Un contrôle qui doit durer trois ou quatre jours, et qui donnera lieu à un rapport.
Ce que l'on sait, de source sûre, c'est que le maire de Menton a été placé en garde à vue ce mardi matin dans le cadre d'une enquête pour détournement de fonds publics : "je vous confirme que mon client a été placé en garde à vue ce matin", indique son avocat Philippe Soussi joint au téléphone par la rédaction de France 3 Côte d'Azur.
Les enquêteurs ont voulu entendre le premier magistrat de la ville concernant l'affaire de la SPL, Ports de Menton. Il y a quelques mois, nous évoquions l'existence de notes de frais au caractère douteux relatives à la SPL.
Un audit sur la gestion des ports de Menton accablait Mathieu Messina, l'ancien PDG de la Société publique locale et ex-adjoint aux finances du maire Yves Juhel.
Yves Juhel avait alors parlé de "trahison".
Une réaction d'ici vendredi
Étaient alors pointées du doigt des notes de frais estimées à plus de 700.000 euros. Pêle-mêle, on y trouvait hôtels, billets d'avion, restaurants, champagne, frais pour un véhicule ne figurant pas dans le parc automobile.
En toile de fond, le financement de la campagne du maire Yves Juhel en 2022.
Ce mardi soir la garde à vue d'Yves Juhel au sein de la caserne Auvare à Nice a été prolongée de 24 heures. De source proche du maire, on confie être "serein". Celui-ci devrait s'exprimer d'ici à vendredi, nous fait-on, savoir du côté de son cabinet.