Les consultations se poursuivent à l'Elysée en vue de désigner un nouveau Premier ministre. Ce lundi 26 août, Emmanuel Macron a décidé d'écarter tout potentiel gouvernement du Nouveau Front Populaire (NFP) en invoquant "la stabilité institutionnelle". Une annonce qui a fait réagir dans les rangs de la gauche sur le continent, mais aussi en Corse.
Les consultations se poursuivent à l’Élysée pour trouver un Premier ministre.
Après avoir échangé avec l'ensemble des forces politiques représentées au Parlement, Emmanuel Macron a annoncé, dans un communiqué paru ce lundi 26 août, rejeter l’option d’un candidat issu du Nouveau Front Populaire (NFP).
Selon le communiqué, "le Président de la République a constaté qu’un gouvernement sur la base du seul programme et des seuls partis proposés par l’alliance regroupant le plus de députés, le Nouveau Front Populaire, serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale. Un tel gouvernement disposerait donc d’une majorité de moins de 350 députés contre lui, l’empêchant de fait d’agir."
Un "déni de démocratie"
La décision du président de la République a suscité de nombreuses réactions à gauche. À commencer par Lucie Castets sur les ondes de France Inter, ce mardi matin. La candidate à Matignon, proposée par le Nouveau Front Populaire, dénonce un déni de démocratie.
"J'ai de la colère parce qu'on a un président de la République qui a annoncé une dissolution avant l'été sans concertation, manifestement. Personne n'a compris le calendrier. Les gens se sont déplacés massivement vers les urnes, ils ont désigné le Nouveau Front Populaire en tête, avec une majorité relative", défend Lucie Castets. "On met des semaines à discuter, le président a attendu au moins un mois avant d'entamer ces consultations, et là on dit aux Français, vous vous êtes déplacés mais ça ne vaut rien".
La France insoumise a annoncé, qu'une motion de destitution d'Emmanuel Macron sera présentée par les députés insoumis au bureau de l'Assemblée nationale et que toute proposition de Premier ministre autre que Lucie Castets fera l'objet d'une motion de censure.
Le parti appelle également à une grande manifestation le 7 septembre prochain.
L'indignation de la gauche en Corse
En Corse aussi les propos du chef de l’Etat ont été commentés. Selon les représentants insulaires du Nouveau Front Populaire, lors des dernières élections législatives, la volonté de changement exprimée dans les urnes n’a pas été respectée.
"Je pense que l'on nie la démocratie et le président s'honorerait aujourd'hui de respecter le fait démocratique. Il a lui-même souhaité que le pouvoir soit redonné au peuple, aujourd'hui, on doit prendre en compte ce qui a été exprimé par le peuple", réagit Jean-Baptiste Luccioni, candidat NFP lors des élections législatives de 2024.
De son côté, Marc-Antoine Leroy, candidat NFP lors des élections législatives de 2024, estime qu'Emmanuel Macron, "fait la sourde oreille aux revendications des Français". "Au-delà du score de la NFP, ce qui ressort de cette séquence électorale, c'est que les gens ne voulaient plus de sa politique antisociale, ils voulaient un changement, notamment plus de pouvoir d'achat, vivre dignement de leur salaire et la retraite à 60 ans", estime Marc-Antoine Leroy.
Ce mardi 27 août, le président de la République a lancé un nouveau cycle de consultation avec certains responsables de partis sans convier les membres de LFI, du Rassemblement National et Eric Ciotti.
Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, ainsi que la secrétaire générale des Écologistes Marine Tondelier, ont fait savoir qu’ils ne seraient pas au rendez-vous.
Voici le reportage complet de Stéphane Poli et Lionel Luciani :
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