Près de deux mois après les résultats des élections législatives, le président de la République n'a pas encore annoncé l'identité du nouveau Premier ministre. Le chef de l'État consulte les représentants des forces politiques. Des entrevues qui ont débuté vendredi 23 août et qui se poursuivront jusqu'au 26. France 3 Corse ViaStella a recueilli les attentes des députés corses.
Ils étaient nombreux à fouler le parvis de l’Élysée afin de rencontrer Emmanuel Macron.
Pour ce cycle de consultations, le président de la République prévoit de recevoir l’ensemble des partis du parlement.
Vendredi matin, parmi les personnalités conviées, on retrouve Édouard Philippe et Laurent Marcangeli. Au lendemain des élections législatives anticipées, les cadres du parti Horizons se sont montrés critiques envers les choix du chef de l’État. Ils appellent à une sortie de crise rapidement.
"Cela fait maintenant deux ans que nous prônons la solution suivante : aller plus loin que la seule formation qu'on appelait hier "majorité présidentielle" et élargir, de la droite conservatrice et républicaine à une gauche sociale-démocrate", explique le député de la première circonscription de Corse-du-Sud.
Dans l’après-midi, c’est autour du groupe Liot de rencontrer la délégation présidentielle. Le député de Saint-Pierre-et-Miquelon Stéphane Lenormand préside la formation à l’Assemblée qui réunit les deux parlementaires nationalistes, Paul-André Colombani et Michel Castellani.
"Le président de la République nous a demandé quelle serait notre position quant à la participation de Liot à un futur gouvernement, déclare le député de la première circonscription de Haute-Corse. Nous avons répondu que oui, nous serions disponibles, sous réserve qu'il y ait une union des centres, de gauche et de droite donc, avec un Premier ministre capable d'incarner une politique nouvelle."
Motion de censure
Le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal a d’ores et déjà prévenu : il ne veut pas de membre de La France Insoumise (LFI) au gouvernement.
La gauche mise à l’écart, c’est une possibilité. À droite comme au centre, une motion de censure est envisagée si le Nouveau Front Populaire, avec LFI, accède au pouvoir.
Pour Les Républicains de Laurent Wauquiez et du député de la deuxième circonscription de Haute-Corse François-Xavier Ceccoli, la coalition serait une erreur.
"Intégrer le gouvernement, c'est la ligne rouge que nous ne souhaitons pas franchir, indique ce dernier. Si un seul des membres de LFI devait être nommé dans le gouvernement, qu'il s'agisse d'un poste de ministre ou de secrétaire d'État, nous serons à l'initiative ou nous soutiendrons une motion de censure pour que le gouvernement tombe."
Emmanuel Macron poursuivra ces consultations lundi avec le Rassemblement National et son allié Eric Ciotti. Pour l’heure, aucune date n'a été officiellement annoncée concernant la nomination du prochain Premier ministre.
Les précisions de Lionel Luciani :