Ce dimanche 7 juillet, Michel Castellani a été réélu député de la première circonscription de Haute-Corse, face au candidat du Rassemblement national Jean-Michel Marchal. Ce militant nationaliste de la première heure retrouvera donc son siège au Palais Bourbon. Retour sur son parcours.
“Les gens ont à choisir entre beaucoup de candidats. Mais la grosse différence, c’est qu’avec tous mes concurrents ils ont à juger des promesses, avec moi ils ont à juger des actes”, soutenait Michel Castellani lors de sa déclaration de candidature, samedi 15 juin, dans le quartier de Montesoru à Bastia.
Ce dimanche 7 juillet, les électeurs ont finalement tranché : le député sortant retrouvera son siège au Palais Bourbon. Il s'est imposé largement avec 64,33% des voix face au candidat du Rassemblement national Jean-Michel Marchal.
Militant de la première heure
Une nouvelle étape importante dans le parcours de ce militant qui compte plus de 50 ans d'engagement politique au sein du mouvement autonomiste.
Des congrès de l'ARC dans les années 70 aux bancs de la première assemblée de Corse en 1982, Michel Castellani est de tous les combats.
Il mène plusieurs campagnes pour les élections cantonales et municipales à Bastia aux côtés d'Edmond Simeoni puis de son fils, Gilles. Avec ce dernier, Michel Castellani retrouve les bancs de l'Assemblée de Corse en 2010, puis fait son entrée à la mairie de Bastia en 2014 en tant qu'adjoint.
Très vite, les victoires s'enchaînent pour les nationalistes. Gilles Simeoni prend la tête du Conseil exécutif de Corse et doit abandonner son fauteuil de maire. Michel Castellani est alors pressenti pour prendre la suite, mais ce sera finalement Pierre Savelli.
Député en 2017
Deux ans plus tard, en 2017, ce professeur d'économie gagne la bataille des législatives. Il devient le premier député nationaliste de la première circonscription de la Haute-Corse. Une place que lui-même n'avait probablement jamais envisagée.
"On ne décide pas d’être député, déclarait-il au micro de France 3 Corse ViaStella en 2022. Ceux qui décident de vous porter candidat, ce sont vos amis. Et puis après, ce sont les électeurs qui décident. J'étais complètement investi dans ma carrière de professeur d'université, qui est une carrière magnifique. Il a fallu tout casser pour adopter une autre vie depuis que j'ai été élu député. Mais je m'y suis mis parce que, parce qu'il faut le faire, parce que c'est un devoir de le faire."
À l'Assemblée nationale, avec les deux autres députés nationalistes - Jean-Félix Acquaviva et Paul-André Colombani -, il intègre le groupe Libertés et Territoires.
Il sera notamment le rapporteur de la loi adoptée sur la sacralisation des matches le 5 mai.
Parfois critiqué pour être trop technique et pas assez proche des électeurs, il est, au contraire, pour sa suppléante, un député "hors norme".
"On fait un binôme complémentaire, lui, il est plutôt sur les dossiers, moi plutôt sur le terrain, nous confiait Juliette Ponzevera, qui travaille avec le député depuis son premier mandat. On fait le lien avec les communes, avec la collectivité. Nous sommes un binôme vraiment complémentaire. J'apprends beaucoup avec lui, puisque, tout le monde le sait, c'est un professeur, donc il est vraiment dans la transmission. Le mandat de député, je pense que c'est le mandat qu'il fallait à Michel Castellani. C'est l'homme qu’il faut, là où il faut."
Au cours de la dernière mandature, le parlementaire s’illustre notamment dans la défense du dossier de l’hôpital de Bastia. Mais aussi et surtout en participant, à l’instar des autres députés, au processus de Beauvau, engagé par le gouvernement à la suite de l’agression mortelle d’Yvan Colonna à la prison d’Arles.
À 78 ans, Michel Castellani retrouve finalement son fauteuil de député à l’Assemblée nationale. Reste à savoir dans quelle mesure ce militant de la première heure pourra faire valoir ses idées dans un hémicycle où les cartes sont désormais rebattues.