L'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par le chef de l'État a des conséquences sur tous les projets de loi et les textes qui devaient être étudiés dans les prochaines semaines par les députés. Quid de la révision constitutionnelle dans laquelle devait s'inscrire l'évolution institutionnelle de l'île ? Éléments de réponse, alors que la commission des lois du Sénat est actuellement en visite en Corse pour travailler sur le processus d'autonomie...
Hasard du calendrier, au lendemain de la dissolution de l'Assemblée nationale par le chef de l'État, une délégation de sénateurs est arrivée dans l'île, lundi 10 juin, afin de travailler sur le processus d'autonomie.
Prévue depuis plusieurs semaines, cette visite de la commission des lois du Sénat n'a pas été remise en cause par le séisme politique de dimanche soir, provoqué par l'annonce du président de la République.
Lundi en début d'après-midi, sur le parvis de l'Hôtel de Région, à Ajaccio, la poignée de main entre Gilles Simeoni et François-Noël Buffet, président de ladite commission des lois, est venue rappeler que les travaux parlementaires ne sont pas à l'arrêt. Ces auditions ont pour cadre le projet de révision constitutionnelle dans lequel devait s'inscrire l'évolution institutionnelle de l'île.
Néanmoins, depuis dimanche soir, l'annonce surprise d'Emmanuel Macron - quelques minutes après les résultats des élections européennes - laisse présager l'ouverture d'une période d'incertitude concernant le processus d'autonomie, lequel semble désormais menacé, voire compromis.
En effet, si trouver une majorité de 3/5ème au parlement pour modifier la Constitution et accorder l’autonomie à la Corse relevait déjà de la gageure avec l’Assemblée sortante, l’après 7 juillet - date du second tour des Législatives - semble regorger d'inconnues encore plus nombreuses.
Pour certains élus insulaires, l'engagement de l’État est censé prévaloir, "quels que soient les gouvernements". Pour d'autres, tout dépendra du résultat des élections et de la composition du prochain gouvernement "dans un contexte où la Corse ne semble pas être la priorité".
Le reportage réalisé le 10 juin par Dominique Moret et Jean-Philippe Mattei :
L'analyse de Jean-Vitus Albertini dans le Corsica Sera du 10 juin :