Législatives 2024 : quel avenir pour le groupe Liot et les députés nationalistes à l'Assemblée nationale ?

Au lendemain des élections législatives anticipées, le groupe Liot, dont faisaient partie les trois députés nationalistes sortants, conserve quatorze de ses vingt-deux parlementaires. Si elle a notamment perdu Jean-Félix Acquaviva et son président Bertrand Pancher, la formation politique pourrait cependant se reconstituer lors de la prochaine législature de l'Assemblée nationale, avec Paul-André Colombani et Michel Castellani.

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Sur les vingt-deux députés qui composaient le groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) dans l'hémicycle de la dernière Assemblée nationale, il en reste désormais quatorze à l'issue de ces élections législatives, soit un de moins pour pouvoir constituer un groupe au Palais Bourbon.

Parmi les réélus, les nationalistes Paul-André Colombani et Michel Castellani.

Victorieux dimanche 7 juillet, les deux nationalistes espèrent siéger de nouveau dans la formation parlementaire qui a pour leitmotiv de "défendre une réelle décentralisation" et qui "entend porter la parole de tous les territoires".

"Je l'ai annoncé pendant dans toute la campagne : je vais resiéger dans le groupe Liot", a affirmé ce lundi à notre micro Paul-André Colombani, l'élu du Partitu di a Nazione Corsa. 

Son homologue de Femu a Corsica, Michel Castellani, est sur la même ligne :

"Le groupe Liot va continuer sans aucun doute, il n'y a pas de problème", a-t-il assuré dimanche soir face à notre caméra.

Battu dans la seconde circonscription de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva n'est pas parvenu à conserver son siège au Palais Bourbon. Il ne pourra donc plus faire partie de ce groupe hétéroclite. Idem pour quatre autres députés sortants.

C'est notamment le cas de Bertrand Pancher. Après quatre mandats consécutifs à l'Assemblée nationale, celui qui assurait la présidence du groupe a été devancé de très peu par un candidat du Rassemblement national dans la première circonscription de la Meuse.

On a perdu deux pièces maîtresses

Paul-André Colombani

Malgré la future absence de Jean-Félix Acquaviva et du président Bertrand Pancher, Paul-André Colombani dit ne "pas être inquiet" pour l'avenir du groupe : 

"On a perdu deux pièces maîtresses, concède-t-il. Je les salue amicalement. Avec Jean-Félix Acquaviva, même si on n'est pas toujours d'accord politiquement, au bout de sept ans, on a quand même un certain nombre de liens. Il va certainement manquer parce qu'il a beaucoup, beaucoup travaillé dans cette Assemblée." 

Au premier tour, les "Liot Jean-Louis Bricout (Aisne), Benjamin Saint-Huile (Nord) et Nathalie Bassire (La Réunion) avaient eux aussi été emportés par la vague bleu marine du parti d'extrême droite.

En Lozère, Pierre Morel-À-L'Huissier s'est incliné au second tour face à la candidate du Nouveau Front Populaire, Sophie Pantel. 

Quant à Béatrice Descamps et Guy Bricout, tous deux ne s'étaient pas représentés pour ces élections législatives anticipées.

Paul Molac et Charles de Courson réélus

Du côté des députés réélus, le Breton Paul Molac, connu pour sa défense des langues régionales, s'est nettement imposé dans le Morbihan face à une candidate RN.

Dans la Marne, Charles de Courson a dû batailler face à un représentant du même parti pour finalement conserver de justesse son siège dans l'hémicycle. Élu sans discontinuité depuis 1993, le doyen en longévité de l’Assemblée nationale, décrié en Corse notamment pour son combat contre les arrêtés Miot, s'est progressivement laissé convaincre par le projet d'autonomie de l'île. 

L'an passé, pendant la réforme des retraites, Charles de Courson avait également porté la motion de censure transpartisane qui avait failli renverser le gouvernement. Cela s'était joué à neuf voix.

En coulisse, l'épisode, très peu apprécié par la majorité présidentielle, avait suscité quelques crispations entre Paris et les députés corses alors que les discussions sur l'évolution institutionnelle de l'île étaient engagées dans le cadre du processus de Beauvau.

"Le travail est énorme"

Avec quatorze de ses vingt-deux députés initiaux reconduits, Liot a donc de fortes chances d'atteindre la barre nécessaire des quinze membres. À condition, aussi, que les parlementaires réélus réintègrent le groupe auquel ils appartenaient avant l'élection. Car cette nouvelle législature pourrait également ouvrir d'autres perspectives pour certains, et donc de nouvelles tractations dans les couloirs du Palais Bourbon.

"Aujourd'hui, c'est 14 députés qui ont été réélus, rappelle Paul-André Colombani. Il faut être 15 pour faire un groupe et des discussions sont en cours pour rapidement le stabiliser."

D'autant que de nouveaux députés pourraient être tentés de rejoindre l'une des plus petites formations de la dernière mandature. Un groupe qui, dans cette nouvelle Assemblée nationale, pourrait cependant jouer, dans certains cas, un rôle pivot et faire la bascule dans un hémicycle où trois blocs se sont désormais dessinés, sans qu'aucun n'ait obtenu de majorité absolue.

"Il y a des gens de droite, des gens de gauche qui ont déjà tapé à la porte, il y a des centristes aussi, précise Paul-André Colombani. Il y a des gens de droite qui n'ont pas envie de siéger avec Les Républicains. Il y a des gens de droite qui ont su gagner leur élection sans avoir franchi le Rubicon du Rassemblement national et de la "ligne Ciotti". Je ne suis donc pas inquiet pour la reconstitution de ce groupe-là." 

Vainqueur dans la première circonscription de Haute-Corse pour la troisième fois consécutive depuis 2017, Michel Castellani se projette un peu plus loin que la reconstitution du groupe.

"Après, au-delà de ça, le travail est énorme : il faudra voir un peu quel sera le gouvernement de la France, quel sera le ministère en charge éventuellement des questions corses, puis travailler de façon générale. Il faudra aussi voir dans quelles commissions on va pouvoir siéger et voir comment relancer à Beauvau ou pas le processus d'évolution de la Corse. Ce sera évidemment un travail considérable qui nous attend."

La première séance publique de la XVIIe législature de l'Assemblée nationale aura lieu le 18 juillet prochain.

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