Saïd M'Hadi, 37 ans, est mort mercredi 22 septembre lors d'un contrôle de son titre de transport dans le métro marseillais. Une information judiciaire a été ouverte pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Une information judiciaire a été ouverte pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", à la suite du décès de Saïd M'Hadi, 37 ans. Le Bastiais, handicapé mental à 80%, est mort "d’un syndrome asphyxique" à la suite d'une vérification des billets par des agents de la RTM, à la station de métro "Joliette" à Marseille qui aurait mal tourné.
Maître Fabrice Giletta, avocat de la famille de Saïd M'Hadi s'est félicité auprès de l'AFP de cette décision "qui permettra à ses proches de se constituer partie civile et d'avoir accès au dossier, et notamment aux images des caméras de surveillance", qui pourraient avoir filmé la scène.
"Cette information judiciaire est une bonne nouvelle", a convenu de son côté Khadija M'Hadi, soeur aînée de la victime. "Mais ce qui est dur aujourd'hui, c'est que nous ne pouvons même pas l'enterrer, car le corps de Saïd ne nous appartient plus", le temps de l'autopsie et de l'enquête.
Mort "pour un ticket de métro"
Pour rappel, dans ce dossier, une enquête est ouverte par la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, depuis le 23 septembre, pour des chefs d'accusation similaires à ceux de l'information judiciaire.
Saïd M'Hadi, décrit par les agents de la RTM comme "agité, virulent et violent", aurait tenté de se soustraite à un contrôle des billets, le mercredi 22 septembre. Les dits agents, au nombre de onze présents sur place au moment du drame, auraient alors "amené au sol" le trentenaire.
Appelés en renfort, les policiers constatent en voulant le menotter que l'homme est inerte. "Malgré une longue tentative de réanimation" par les pompiers, Saïd est prononcé mort, victime, selon le parquet de Marseille "d’un syndrome asphyxique de mécanisme indéterminé au temps de l’autopsie".
"Saïd est mort pour un ticket de métro", dénonce Khadija M'Hadi, en décrivant son frère comme quelqu'un de "doux et pacifique".
Les agents de la RTM entendus
Entre "trois et cinq" agents seraient intervenus physiquement pour "maîtriser" la victime, a indiqué me Philippe Duteil, avocat de la RTM, à l'AFP. Tous ont été entendus "dès mercredi soir, en qualité de témoins libres, il n'y a eu aucune garde à vue", a-t-il insisté. La RTM a de son côté assuré mettre "tous ses moyens à disposition des enquêteurs."