Après une longue bataille juridique, la Grèce a récupéré 351 antiquités pillées, datant du Néolithique à l'époque byzantine, auprès d'un célèbre négociant d'art britannique.
Les antiquités, divisées en 25 groupes, étaient en possession de l'antiquaire britannique Robin Symes, dont le groupe Robin Symes Limited est en cours de liquidiation,selon un communiqué. La ministre de la Culture Lina Mendoni a précisé que la bataille juridique pour récupérer ces antiquités pillées en Grèce avait duré 17 ans, ayant débuté en 2006 quand les autorités grecques avaient commencé à enquêter sur Robin Symes Ltd. dans le pays et à l'étranger.
Cette annonce intervient quelques années après la saisie par les polices suisse et italienne d'antiquités volées en Italie et conservées par M. Symes, figure clé du trafic d'antiquités en lien avec des pilleurs de tombes italiens. Les antiquités italiennes avaient été retrouvées dans un espace de stockage loué par l'antiquaire dans un entrepôt de Genève mais le ministère de la culture grec ne précise pas si les deux opérations sont liées.
Parmi les pièces notables de la collection d'antiquités, une statuette de l'ère Néolithique taillée dans la pierre blanche et datant de 4000 ans avant JC, une figurine cycladique datant d'entre 3200 et 2700 avant JC, une statue en marbre endommagée de Korè archaïque datant de 550-500 ans avant JC, ou une statue en bronze fragmentée représentant un jeune Alexandre le Grand datant de la deuxième moitié du IIe siècle. La Grèce se bat pour récupérer ses oeuvres d'art et antiquités pillées dispersées dans des musées et collections privées à travers le monde. Trois fragments du Parthénon gardés par le Vatican pendant plus de deux siècles ont ainsi été rendues à la Grèce en mars, un geste d'amitié selon le pape François. Des fragments du monument sont éparpillés dans plusieurs grands musées à travers le monde.
Le cas des frises du Parthénon
La Grèce espère aussi obtenir le retour des frises du Parthénon qui se trouvent au British Museum de Londres et des médias avaient évoqué en début d'année des négociations avancées entre le musée et le gouvernement grec.
Londres affirme que les sculptures ont été "acquises légalement" en 1802 par le diplomate britannique Lord Elgin qui les a revendues au British Museum. Mais la Grèce soutient qu'elles ont été l'objet d'un "pillage" alors que le pays était sous occupation ottomane. La restitution des frises du Parthénon est un sujet hautement sensible en Grèce. Au musée de l'Acropole, un espace laissé vide est d'ailleurs réservé à cette frise.