Les élections législatives de ce dimanche marquent le retour aux urnes des Grecs après 4 ans sans exprimer leurs voix. L'accident ferroviaire de février 2023 a alimenté la défiance d'une population qui dans son ensemble se détourne de la politique .
Le Premier ministre sortant Kyriakos Mitsotakis a achevé sa campagne vendredi en promettant de poursuivre l'édification d'une "nouvelle Grèce" alors que son principaladversaire, Alexis Tsipras, a prédit, lui, la fin du "cauchemar".
Avec la colline de l'Acropole en toile de fond, le chef du gouvernement sortant et dirigeant de la droite Nouvelle-Démocratie a prédit lors de cet ultime rassemblement "une grande victoire" pour son camp dimanche soir. "Ce que nous avions promis, nous l'avons fait", a martelé l'ancien étudiant d'Harvard de 55 ans qui n'a cessé de mettre en avant son bilan économique au cours de la campagne électorale. Ce descendant d'une longue dynastie politique --son père a notamment été Premier ministre-- a rappelé avoir revalorisé le salaire minimum de 650 à 780 euros et baissé certains impôts tandis que l'économie grecque retrouvait des couleurs après les années du marasme financier et des plans de sauvetage.
Au même moment, à Patras, grand port dans le Péloponnèse (sud-ouest), Alexis Tsipras, le dirigeant de la gauche Syriza a, au contraire, jugé que la société grecque avait subi de plein fouet "la doctrine du choc d'une personne qui avait promis de meilleurs emplois et salaires". L'ancien Premier ministre de la gauche radicale (2015-2019) qui a largement recentré son parti depuis, a attaqué avec virulence la politique économique de son adversaire qui a conduit, selon lui, à ce que "la classe moyenne vive avec des coupons" alimentaires.
Si la Grèce a connu une croissance de 5,9% l'an dernier, de nombreux Grecs rencontrent des difficultés financières au quotidien, victimes de la cherté de la vie et des prix de l'énergie qui flambent.
La dette publique demeure en outre colossale, à plus de 170% du PIB, et les services publics ont subi des coupes drastiques, notamment dans le secteur de la santé, conséquences des conditions imposées par les créanciers du pays pour l'octroi de plans de sauvetage. "Le changement frappe à nos portes", a encore lancé M. Tsipras devant ses sympathisants réunis dans la troisième ville du pays. "Dimanche le cauchemar s'achève et le changement arrive".
La collision frontale entre deux trains, qui a fait 57 morts le 28 février au soir en Grèce, a fragilisé le gouvernement et révélé une colère plus ancienne des Grecs à l'égard de leurs dirigeants. Trois semaines après la catastrophe ferroviaire, le premier ministre Kyriakos Mitsotakis avait annoncé que les élections se tiendraient en mai.
En tête des intentions de vote avec une avance de 5 à 7 points, Kyriakos Mitsotakis, 55 ans, pourrait toutefois ne pas disposer dimanche soir d'une majorité absolue pour former un gouvernement. Dans ce cas, il souhaite convoquer un nouveau scrutin début juillet qui, en raison d'un système électoral différent, pourrait permettre à son camp de bénéficier d'un bonus de sièges.
Avec AFP