S'alimenter en énergie grâce à l'eau de mer ? Depuis 2016 et l'installation de la centrale de géothermie marine (ou thalassothermie) Thassalia à Marseille, c'est possible. D'ailleurs, d'ici 2030, cette dernière devrait alimenter près de 20 000 habitants en chauffage. On vous explique comment ce procédé fonctionne.
Le 12 décembre dernier, le Conseil municipal de Marseille a approuvé la création d’un réseau de chaleur public alimenté par du bois mais aussi... de l’eau de mer. On parle alors de thalassothermie ou de géothermie marine.
Grâce à cette source d'énergie, 20 000 habitants des quartiers nord de Marseille pourront subvenir à leurs besoins en chauffage à l’horizon 2032.
Il s’agit d’une première en France alors que la cité phocéenne possède la seule centrale de géothermie marine de l’hexagone, Thassalia, installée en 2016.
La thalassothermie, comment ça fonctionne ?
Le principe est simple. L’eau de la mer est pompée jusqu'à 7 mètres de profondeur, filtrée puis acheminée jusqu’à la centrale installée sur le grand port de Marseille, le tout grâce à un réseau de canalisations en résine afin d’éviter la corrosion.
À l’intérieur de la centrale, on retrouve deux circuits. Un premier composé d'un échangeur. Cet engin permet de récupérer la chaleur contenue dans l’eau de mer, plus précisément ses calories, avant de faire la liaison avec le deuxième circuit, cette fois-ci composé d’eau douce.
Cette eau arrive dans une pompe à chaleur ou une thermofrigopompe afin d’être chauffée. Elle est ensuite redistribuée dans les bâtiments. Ainsi, de 11 à 13 degrés, l‘eau atteint 60 degrés pour le chauffage l’hiver. Le même procédé est utilisé pour refroidir l’eau et ainsi répondre aux besoins de réfrigération.
Quels sont les avantages de ce procédé ?
À la différence de l’éolien ou du photovoltaïque, la thalassothermie offre l’avantage de produire une énergie intermittente. Autrement dit, là où l’éolien est dépendant du vent, la géothermie marine peut produire du chaud comme du froid, 365 jours par an, été comme hiver.
De plus, cette énergie locale, renouvelable et inépuisable, n’a que peu d’impact sur l’écosystème marin. Dans le premier circuit, l’eau de mer vidée de ses calories repart dans la Méditerranée, sans impact sur l’écosystème marin.
Ce système qui alimente plus de 500 000 m² de plancher, permet de réduire de 70 % les émissions de gaz à effet de serre.
Et les inconvénients ?
La thalassothermie n’est pas disponible partout. L’ensemble de bâtiment doit être installé proche d’une source en eau, comme c’est le cas à Marseille. Cela explique qu’avant la cité phocéenne, seul Monaco s’est doté de cette source en énergie, en 1963.
Aujourd’hui, plus de 80 pompes à chaleur sur eau de mer sont installées sur le territoire monégasque. Elles permettent d’alimenter la principauté en énergie thermique à hauteur de 17 %.