Méditerranée : le choc en Grèce après le naufrage de migrants au large du Péloponnèse

En Grèce, un drame national et la polémique après l'un des pires naufrages de ces dernières années en Méditerranée.

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Les recherches pour retrouver des survivants du naufrage d'une embarcation de migrants au large de la Grèce se poursuivaient vendredi, selon les autorités, mais les espoirs de retrouver des survivants "s'amenuisent" plus de deux jours après ce drame. "Les espoirs de retrouver des survivants s'amenuisent de minute en minute après ce naufrage tragique mais les recherches doivent continuer", a indiqué à l'AFP Stella Nanou, porte-parole du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) en Grèce. Soixante-dix-huit corps ont été récupérés en mer mercredi par les gardes-côtes grecs quelques heures après qu'un chalutier vétuste et surchargé a chaviré et coulé à 47 mille marins (87 km) de Pylos, dans la péninsule du Péloponnèse, selon un bilan officiel.

                                                

Le bateau de pêche avait quitté l'Egypte avant d'embarquer des migrants à Tobrouk, une ville portuaire de l'Est de la Libye, et avait mis le cap sur l'Italie, selon une source portuaire à l'AFP. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a dit "redouter que des centaines de personnes supplémentaires" se soient noyées "dans l'une des tragédies les plus dévastatrices en Méditerranée en une décennie".  Un deuil national de trois jours a été décrété, interrompant ainsi la campagne électorale en vue du scrutin législatif du 25 juin. Mais certains journaux ne cachaient pas leur colère face à ce nouveau drame touchant des migrants. Le quotidien de centre gauche Efsyn affichait ainsi en Une et en six langues ce simple mot: "Honte!".


A  Athènes et Thessalonique, la deuxième ville de Grèce, quelque 5.000 personnes sont descendues dans les rues, selon la police, arborant des slogans tels que "Le gouvernement et l'Union européenne tuent" et "Non à la forteresse Europe. Solidarité avec les réfugiés".
Le pape François, très sensible à la thématique migratoire, s'est quant à lui dit "profondément consterné" par ce naufrage.

          la politique européenne pointée du doigt

Bruxelles met en cause les "réseaux criminels" de passeurs, mais le dernier naufrage d'un bateau de migrants au large de la Grèce, l'un des pires de ces dernières années en Méditerranée, fait aussi resurgir des critiques à l'encontre d'une "Europe forteresse". Exprimant, comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen,"sa profonde tristesse" face à ce drame, le président du Conseil européen Charles Michel a dénoncé le "business sans scrupule des trafiquants" et promis de mettre le sujet à l'ordre jour du prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, le 29-30 juin à Bruxelles. La commissaire européenne chargée des Affaires intérieures Ylva Johansson a appelé à "redoubler d'efforts" pour lutter contre ces "réseaux criminels", en coopération avec les pays de départ des migrants. Elle a aussi souligné la nécessité pour l'UE "d'investir dans des voies légales" de migration. Ce nouveau drame, qui pourrait avoir fait des centaines de morts, intervient quelques jours après un accord entre ministres de l'UE sur une réforme du système d'asile, prévoyant notamment la création de centres aux frontières extérieures du bloc pour renvoyer plus facilement vers des pays tiers "sûrs" les migrants se voyant refuser l'asile.

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