Les ports de Méditerranée misent sur un plan ambitieux de 30 millions d’euros pour lutter contre la pollution de l’air causée par les ferries et les paquebots. Parmi les mesures présentées : « L’escale zéro fumée ».
30 millions d’euros pour lutter contre la pollution de l’air causée par les ferries et les paquebots. C’est l’enveloppe d’un plan ambitieux présenté jeudi 5 septembre à Marseille.
Parmi les mesures phares : « l’escale zéro fumée » qui s’ajoute à des initiatives de l’État et des métropoles d’électrification des quais. Ainsi, les navires de passagers pourront, lors d’escale, se brancher sur le réseau électrique et couper les moteurs au gazole. L’objectif est de diminuer de 10 % la pollution globale dans les ports de Marseille, Toulon et Nice.
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Des navires de la Méridionale et de la Corsica Linea, qui relient Marseille à la Corse, sont déjà équipés. L’objectif est de convertir 100 % des ferries accostant dans la cité phocéenne d’ici à 2023 a indiqué Renaud Muselier, président Les Républicains de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Une ambition qui sera étendue aux bateaux de croisière à l’horizon 2025.
Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, a également promis des branchements électriques dans les ports de Bastia et d’Ajaccio.
Un million d’euros pour convertir un navire
Pour brancher un ferry à quai, il faut compter un million d’euros de conversion. La région Paca a d’ores et déjà annoncé qu’elle était prête à en payer le tiers. D’autres aides, comme celle à l’installation de ‘scrubbers’, pour filtrer les fumées, sont prévues.
Des financements auxquels s’ajouteront des investissements dans le réseau d’avitaillement en gaz naturel liquéfié, carburant fossile qui permet tout de même de réduire les émissions de particules.
« Un premier pas important »
De son côté, l’association France Nature Environnement (FNE) a salué ce plan qu’elle qualifie de « geste fort et de premier pas important ». Mais les armateurs « doivent contribuer financièrement, selon le principe du pollueur/payeur et l’État doit faire son travail sur la réglementation en matière de fioul maritime », a précisé le président de FNE en région Paca, Gilles Marcel.
En Méditerranée, les armateurs sont autorisés à utiliser un fioul beaucoup plus polluant quand dans les autres mers européennes. Mais les choses pourraient s’améliorer à partir du 1er janvier 2020, avec la diminution par sept des valeurs-limites d’émission de soufre, un des principaux polluants.