Dimanche, les Calédoniens ont voté contre l’indépendance de l’archipel français du Pacifique. Le « non » l’a emporté avec 56,4 % des voix, le « oui » a recueilli 43,6 % des suffrages. Dans la foulée, la classe politique corse a réagi sur les réseaux sociaux.
La Nouvelle-Calédonie reste française. Dimanche, lors d’un référendum d’autodétermination historique, le « non » l’a emporté à 56,4 % contre 43,6 % pour le « oui ». Quelques heures après les résultats, la classe politique corse a réagi à ce choix.
Sur Twitter, Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, estime : « Les urnes ont parlé et leur verdict doit être respecté. Le combat démocratique du peuple Kanak contre les inégalités héritées du système colonial et pour son émancipation continue. Il aboutira, car conforme au Droit et au sens de l'Histoire. »
#Kanaky Les urnes ont parlé et leur verdict doit être respecté. Le combat démocratique du peuple Kanak contre les inégalités héritées du système colonial et pour son émancipation continue. Il aboutira, car conforme au Droit et au sens de l'Histoire. pic.twitter.com/hlwJVGwqhE
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) 4 novembre 2018
Jean-Félix Acquaviva, député de la 2nde circonscription de Haute-Corse, tire trois constats de ces résultats. « 1. Deux autres référendums sont prévus (Accords/Loi Organique de 1999): respecter cela ; 2. Le « Oui » est à 43,4 %: le « peuple premier » a voté pour ; 3. Une solution instit. sur-mesure est nécessaire. », indique-t-il dans un tweet.
#NouvelleCalédonie prenons acte des résultats du scrutin. Trois constats: 1. Deux autres référendums sont prévus (Accords/Loi Organique de 1999): respecter cela;
— Jean-Félix Acquaviva (@JF_Acquaviva) 5 novembre 2018
2. Le "Oui" est à 43,4%: le "peuple premier" a voté pour;
3. une solution instit. sur mesure est nécessaire. pic.twitter.com/FhvatRxI9B
« La question d'un corps électoral légitime se pose »
Le leader du mouvement politique Core in Fronte, Paul-Félix Benedetti, voit le résultat de ce référendum comme miroir de la société néo-calédonienne. « 60 % de caldoches [population d'origine européenne] et 40 % de Kanaks [peuple autochtone du territoire], à quelques points près le résultat du référendum d'autodétermination », écrit-il dans un tweet.
#Kanaky : 60% de caldoches et 40% de kanaks, à quelques points près le résultat du référendum d'autodétermination.
— Paul-Félix Benedetti (@PF_Benedetti) 4 novembre 2018
La question d'un corps électoral légitime se pose, en Kanaky comme en #Corse, sur une question aussi importante que celle des peuples à disposer d'eux-mêmes. pic.twitter.com/P2lCfWtmRC
Pour lui, « la question d'un corps électoral légitime se pose, en Kanaky comme en Corse, sur une question aussi importante que celle des peuples à disposer d'eux-mêmes. » Près de 175 000 personnes ont pu voter dimanche. Pour y avoir le droit, des conditions étaient à remplir. Parmi elles : « Remplir la condition de dix ans de domicile requise pour être électeur à la consultation du 8 novembre 1998 », comme l’indique le site du gouvernement.
Pour Fabienne Giovannini, élue Pè a Corsica à l’Assemblée de Corse, « près de 44 % de oui sur une population où les Kanaks ne sont plus que 39 %, à près de 17 000kms de Paris, c’est une évidence : la Kanaky n’est pas la Nouvelle-Calédonie ! »
L’autonomie doit s’élargir et laisser plus de place aux Kanaks, à leur culture et à une économie qui leur profite. Près de 44% de oui sur une population où les Kanaks ne sont plus que 39%, à près de 17.000kms de Paris, c’est une évidence : la Kanaky n’est pas la Nlle Calédonie ! https://t.co/ctLF2lHZF3
— Fabiana Giovannini (@FabGiovannini) 4 novembre 2018
Le président de la communauté d’agglomération de Bastia, François Tatti, salue le fait que « la Nouvelle-Calédonie a choisi de rester Française dans un scrutin marqué par la mobilisation et le respect. Avec cette victoire du dialogue et de l'intelligence, le "calillou" est assuré de réussir son avenir. »
Au terme d'un processus long de 30 ans, la Nouvelle-Calédonie a choisi de rester Française dans un scrutin marqué par la mobilisation et le respect. Avec cette victoire du dialogue et de l'intelligence, le "calillou" est assuré de réussir son avenir. https://t.co/WEzrr9HdAX
— François Tatti (@ftatti) 4 novembre 2018
Dans le cadre des accords de Nouméa, la tenue de deux autres référendums dans les quatre ans est possible si la demande est formulée par un tiers des membres du congrès calédonien. Pour l'heure, les indépendantistes y possèdent 25 sièges sur 54.