"Nous sommes là massivement pour soutenir nos enseignants", au lycée Fesch, l'entrée bloquée par les élèves

Les principaux syndicats d'enseignants appellent à une grève massive ce jeudi 1er février. Dans le viseur des personnels de l'éducation : les conditions de travail, les salaires, les effectifs... Mais également leur nouvelle ministre, Amélie Oudéa-Castéra. À Ajaccio, les élèves du lycée Fesch se sont mobilisés pour soutenir leurs professeurs.

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Des poubelles pour bloquer l'entrée du lycée Fesch, ce jeudi 1er février. Les élèves de l'établissement ont décidé de se mobiliser pour soutenir le mouvement de grève de leurs professeurs, face à des conditions de travail et de rémunérations qu'ils jugent anormales.

"Aujourd'hui, quand on discute avec nos professeurs, on se rend compte en tant qu'élèves qu'il y a des choses qui ne sont pas normales au niveau de l'Education nationale, indique un élève en terminale. Nous sommes face à une situation où nos enseignants ne sont pas dans une situation optimale pour nous transmettre tout ce qu'il faut, et pour nous permettre de passer nos épreuves dans les meilleures conditions possibles."

Le jeune homme déplore "qu'en tant qu'élèves de terminale, nous soyons obligés de demander à nos enseignants de demander à leurs inspecteurs pour savoir si tous les chapitres seront compris ou non au Bac. C'est-à-dire qu'au niveau national, il n'y a pas eu d'annonces formelles, et que ce sont nos professeurs, au cas par cas, qui doivent se renseigner et s'organiser au niveau des plannings."

Une situation qui justifie leur soutien "massif" aux enseignants. "On compte faire blocage toute la journée", assure ce lycéen.

Un mouvement national

La grève n'est pas limitée au lycée Fesch : en Corse, comme sur tout le territoire national, de nombreux autres établissements scolaires sont concernés. Un mouvement qui prend place à l'appel des principaux syndicats d'enseignants.

L'objectif : "lancer un avertissement" au gouvernement sur les conditions de travail et les salaires des enseignants. Mais également défendre l'école publique, dans la suite des déclarations tenues par la nouvelle ministre de l'Education.

Une colère cristallisée autour de la nouvelle ministre

Cet appel à la mobilisation, destiné à l'ensemble des personnels de l'éducation, avait été lancé dès  décembre dernier, avant l'arrivée d'Amélie Oudéa-Castéra rue de Grenelle. Promue à la tête d'un super-ministère - elle partage l'Education et la Jeunesse avec les Sports, dont elle avait déjà la charge -, Amélie Oudéa-Castéra est confrontée à des débuts pour le moins difficile, et a cristallisé autour d'elle la colère du monde enseignant.

Dès sa prise de fonction, le 11 janvier, la ministre a ainsi créé la polémique en justifiant l'inscription de ses enfants à l'établissement privé élitiste Stanislas par "des paquets d'heures pas sérieusement remplacées" dans le public.

Des affirmations par la suite démenties par l'ex-enseignante de son fils en maternelle, et très glacialement reçues par un corps enseignant qui déplore déjà un "manque de reconnaissance" de la profession. Trois semaines après, le mécontentement ne faiblit pas.

Appel à l'apaisement

La ministre s'efforce pourtant depuis de déminer. Elle mène "un travail minutieux", assure son entourage. Mardi soir, Amélie Oudéa-Castéra a déploré  ceux qui, "même au sein du Parlement", font d'elle le "symbole d'une caste" à "abattre".

Mais même au sein de la majorité, le doute demeure. "La difficulté, c'est qu'en six mois, on est arrivés à se créer une crédibilité en salle des profs. Et en trois jours, c'était fini", regrette un cadre de la majorité à l'Assemblée.

Pour le député écologiste Benjamin Lucas, "un premier signal d'apaisement" envers la "communauté éducative" serait de lui "offrir une interlocutrice ou un interlocuteur" et "donc de changer le ministre de l'Education nationale et des Sports".

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