C'est l'une des annonces d'Emmanuel Macron lors de son allocution, dimanche 24 septembre. Le président de la République a promis une remise de 100€ par voiture par an pour 50% des actifs les plus modestes. Réactions de certains usagers en Corse.
À la pompe dans diverses stations-services de Corse, le compteur défile toujours aussi vite pour les automobilistes. Même beaucoup trop, et ce, malgré l'annonce du chef de l'État dimanche 24 septembre, soit un nouveau chèque carburant.
Ce dernier pourrait atteindre « 100 € par voiture et par an », a détaillé le chef de l’État, mais ne sera accordé qu’aux « travailleurs », plus précisément les personnes qui utilisent leur véhicule pour se rendre au travail.
Pour les automobilistes rencontrés, cette aide est bienvenue, mais insuffisante. « C’est une bonne mesure pour les ménages qui ne sont pas très riches et qui roulent beaucoup, c’est bien. Après, je pense que les augmentations doivent cesser parce qu’on ne pourra pas continuer comme ça et que toute augmentation continue », estime l’un d’entre eux. « Je trouve que l’annonce du président n’est pas intéressante. Moi, je suis au chômage et je trouve que ne pas aider les contribuables pour l’essence ce n’est pas bien », continue une autre. « La remise du président, c’est un peu de la rigolade. Un geste un peu plus important de leur part, ce serait pas mal. Avec l'inflation, ça devient une catastrophe », déclare un autre.
Outre cette aide pour les plus modestes, le président de la République a déclaré, dimanche, renoncer à la vente à perte du carburant pourtant annoncée il y a une semaine seulement par Élisabeth Borne, Première ministre. Nouvel objectif : demander aux distributeurs de vendre à prix coûtant.
"Une goutte d'eau"
Cette annonce, comme l'aide de 100 €, est jugée bien insuffisante par le collectif contre la cherté des carburants. Son représentant le martèle depuis le début : seule une régulation des prix serait bénéfique en Corse. "Cette remise est une goutte d'eau dans une île qui aujourd'hui paye le prix cher en matière de carburants. C'est lié à une situation de monopole. Nous avons d'un côté, un groupe Rubis qui engrange les bénéfices, de l'autre un président qui offre 100 euros à des ménages qui ont aujourd'hui
une dépense annuelle qui dépasse de deux fois celle du national", souligne Frédéric Poletti.
Et effectivement, le groupe Rubis, actionnaire majoritaire des dépôts pétroliers de Corse, engrange des bénéfices record. Son chiffre d'affaires, de 7,1 milliards d'euros l'an dernier, a augmenté de manière colossale : + 55% par rapport à 2022.
En revanche, paradoxalement, sa filiale à 100 %, Vito Corse, affiche elle des pertes pour la première fois : 857.000€. Un déficit à pondérer au vu des résultats obtenus par le groupe dont elle est issue. Contacté, son directeur n'a pas souhaité faire de commentaire.