À deux jours de la rentrée scolaire, la France fait face à un déficit d'enseignants dans certaines académies. Une problématique qui ne se pose, pour l'heure, pas encore en Corse qui doit néanmoins faire face à d'autres problématiques.
J-2 avant la rentrée des classes 2022. Une rentrée placée sous le signe d'une crise de recrutement des enseignants.
En France, 4.000 postes sur 27.000 n'ont pas été pourvus. La Corse n'est pour l'heure pas concernée par cette pénurie mais pour Denis Luciani, président de l'association des parents d'élèves corses, d'autres problématiques existent.
"Le déficit d'enseignants dans certaines zones en France est tout sauf une surprise. Tout simplement parce qu'on n'a pas voulu se remettre en cause. En Corse, nous ne sommes pas dans cette situation pour l'instant, et je dis bien pour l'instant. Les problématiques sont autres, notamment celle sur l'enseignement de la langue corse. Mais rien ne dit que ce problème de déficit enseignant ne se posera pas ici. On a eu des problèmes au niveau du remplacement … Je pense que l'éducation nationale fonctionne selon une mécanique et une logique qui ne répond plus au monde d'aujourd'hui", estime-t-il.
Formation express
Au niveau national, La pénurie d'enseignants a conduit à l'embauche de 3.000 contractuels, formés en à peine quelques jours avant de se retrouver face aux élèves. Pour tenter de répondre à cette crise majeure de recrutement, le ministre de l'Education Pap Ndiaye a annoncé la création d'un concours exceptionnel de titularisation des enseignants contractuels, au printemps 2023. Un concours qui ne concernera que le premier degré (maternelles et élémentaires).
La représentante du Snes-FSU, Sophie Vénétitay, a dénoncé le "bricolage" opéré par le ministère "tout au long de l'été pour tenter de combler les trous laissés par ces postes vacants". "Il n'y a pas qu'un enjeu de rentrée mais aussi de continuité, il va falloir prendre des décisions rapides et faire en sorte que la session des concours de 2023 permette de recruter", a-t-elle ajouté.
"Déclassement salarial"
Première cause de cette crise selon elle, "le déclassement salarial". "Cela amène à un réel état d'urgence: on voit bien que le métier n'attire plus, qu'on a perdu de très nombreux postes aux concours et on a besoin d'enseignants formés".
La semaine dernière, le président Macron a assuré qu'aucun enseignant ne débutera sa carrière "à moins de 2.000 euros nets" par mois, à la rentrée 2023. La revalorisation "est l'objectif numéro un pour le Snes-FSU en cette rentrée, mais à tous les niveaux de la carrière et "sans contre-partie", a précisé la syndicaliste. "Si Pap Ndiaye veut pouvoir être à la hauteur des défis de l'Education, il faudra être le ministre des actes, des décisions concrètes".
Le Snes-FSU a précisé qu'il appelait à la grève pour la journée interprofessionnelle sur les salaires le 29 septembre.