Procès à Marseille pour un projet d'assassinat en Corse : un rendez-vous conspiratif au centre des débats, une plainte contre X déposée par la défense d'Ange-Marie Gaffory

La guerre des clans dans la région ajaccienne est au cœur du procès d’Ange-Marie Gaffory qui se tient actuellement devant la 7ème chambre du tribunal correctionnel de Marseille. Un procès-verbal établi par la police judiciaire faisant état d'un "rendez-vous conspiratif" a été versé à la procédure. L'avocate d’Ange-Marie Gaffory a déposé une plainte contre X pour faux et usage de faux.

Ange-Marie Gaffory, déjà condamné pour trafic de stupéfiants, comparaît depuis mercredi 29 mai au tribunal correctionnel de Marseille avec trois autres personnes (Fabio Demurtas, Youssef Attarbaoui et Kamal Bakkali) pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime". 

En juin 2019, les policiers procèdent à des filatures et des surveillances physiques et techniques dans le cadre d’un trafic de stupéfiants. Dans leur viseur : Ange-Marie Gaffory, présenté comme un proche de la bande du Petit Bar. 

Les enquêteurs observent que des voitures et motos volées sont stockées dans un garage. Ils se rendent compte également qu’Ange-Marie Gaffory et Fabio Demurtas stationnent dans des véhicules à proximité du bar de Christophe Scipilliti, un proche de Guy Orsoni, présenté comme à la tête d’une bande rivale. Des repérages qui sont effectués, selon l’accusation, pour un projet de meurtre visant Christophe Scipilliti.

Ange-Marie Gaffory serait affilié à l’équipe du Petit Bar, selon l'accusation, et afin d’étayer l’appartenance de ce dernier à cette équipe de malfaiteurs ajaccienne, les enquêteurs évoquent, notamment, un "rendez-vous conspiratif" dans une laverie automatique, située port Charles Ornano à Ajaccio, le 6 septembre 2018, soit sept jours avant la tentative d’assassinat qui a visé Guy Orsoni à Ajaccio, au volant de sa voiture blindée.

Un policier aurait vu, alors qu’il se rendait dans un restaurant à l’heure du déjeuner, Ange-Marie Gaffory en compagnie de Pascal Porri, André Bacchiolelli et Mickael Ettori, considérés comme des piliers de la bande du Petit Bar. Le procès-verbal faisant état de ce rendez-vous, établi par la police judiciaire, a été versé à la procédure de l’enquête sur "l’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime" visant Ange-Marie Gaffory.

"Ce PV est un faux, oppose Me Charlotte Cesari, l’avocate d’Ange-Marie Gaffory. Ce rendez-vous n’a jamais existé."

La défense d’Ange-Marie Gaffory explique avoir demandé un complément d’information concernant ce "rendez-vous conspiratif". 

"Au cours des investigations diligentées, poursuit la défense d’Ange-Marie Gaffory, il s’est avéré que des caméras de vidéosurveillance étaient bien positionnées aux alentours de la laverie du port Charles Ornano où les quatre membres du Petit bar se seraient réunis ce 6 septembre 2018. Or, ce policier a toujours affirmé qu’il n’était pas en mesure de matérialiser ses déclarations."

L'avocate d’Ange-Marie Gaffory n’a toutefois jamais eu accès à ces images de vidéosurveillance. Au moment où elles ont été demandées, ces vidéos n’avaient pas été conservées. Les images enregistrées sont effectivement effacées au bout d’un certain délai. Ce qui n’a pas permis de corroborer ou d’infirmer les déclarations du policier.

L'avocate d’Ange-Marie Gaffory a déposé une plainte pour faux et usage de faux en écriture publique contre X.

Contactés, les services enquêteurs n’ont pas souhaité faire de commentaire sur cette plainte.

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