Tourisme : un plan "Marshall" pas vraiment à la hauteur des attentes en Corse

Le plan d'investissement de 1,3 milliard d'euros présenté par Edouard Philippe ce matin dit vouloir prendre en compte l'importance de l'économie touristique en Corse et dans les Outre-Mer. Deux mesures en particulier concernent l'île. Mais le contenu déçoit les professionnels.

On ne peut pas vraiment dire que les annonces du gouvernement aient ravi la profession, sur l'île. 

"C'est très flou, les annonces sont des coquilles vides. J'étais assez dépité, je ne vous le cache pas, commente Bernard Giudicelli, président de l’UMIH corse (l'union des métiers et des industries de l’hôtellerie).
La Corse apparaît en bas de page, en passant. Aucun problème spécifique à l'île n'est identifié. Mais on ne baisse pas les bras. On va continuer à travailler avec le préfet, et j'espère qu'on sera entendus". 
 

La déception à la place du soulagement

Pourtant les demandes, répétées, des professionnels du tourisme et de la classe politique insulaire semblaient de prime abord avoir été entendues. 
Les conclusions de la réunion du Comité interministériel du tourisme, qui s'est réuni ce matin, disaient avoir pris en compte, par deux fois, les spécifités de l'île. 

La déception n'en est que plus grande. 
 
 

Rien de vraiment concret. Et pas de chiffres.

Qu'en est-il du contenu de ce rapport du Comité Interministériel du Tourisme ?
L'île est citée au sein de la mesure 13, qui annonce que le prêt Tourisme sera renforcé, pour atteindre 1 milliard d'euros. 

Ce prêt permet un différé de remboursement pouvant aller jusqu'à 24 mois, et une maturité allant jusqu'à 10 ans. 
Tout le monde dans le pays y aura droit.

Mais les fonds d'urgence, selon le dossier de presse du Comité interministériel du tourisme, bénéficieront "d'un abondement supplémentaire de la Banque des territoires dans les Outre-mer et en Corse, au regard de l'importance de l'économie touristique pour ces territoires." 

C'est bien beau, mais pour les professionnels, c'est insuffisant.
En Corse comme ailleurs, ainsi que l'explique Roland Héguy, le président confédéral de l'UMIH : "Beaucoup de leviers, dans ce plan présenté par Edouard Philippe, reposent sur la dette qu'il nous faudra bien rembourser alors que nous ne serons peut-être pas économiquement en état de le faire".
 

Ensuite, le Comité évoque un volet territorial, qui prendra en compte "les problématiques particulières rencontrées par certains territoires touristiques comme les Outre-mer, Lourdes et la Corse dans l'adaptation à la crise et à ses conséquences". 

Pour l'heure, rien de vraiment concret, et pas de chiffres.
Mais la promesse d'un point, réalisé d'ici la fin 2020, pour décider de la marche à suivre et des mesures à mettre en place pour "accompagner la reprise à plus grande échelle du tourisme international au bénéfice de nos emplois, de notre économie et de nos territoires". 

Pas sûr que tout cela suffise à donner le coup de fouet attendu au secteur du tourisme insulaire...
 

Intégralité des mesures annoncées ce matin par le Comité Interministériel du Tourisme




 
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