Ce jeudi 5 juillet, dans la soirée, une centaine de personnes s'est réunie à Ajaccio et Bastia à l'appel d'un collectif d'artistes. Un rassemblement pour manifester leur opposition à la perspective de voir le RN accéder au pouvoir après le second tour des législatives, ce dimanche.
"Nous, la Corse que nous représentons, c'est celle des Résistants ! C'est celle de Danielle Casanova, c'est celle de Jean Nicoli", revendique un des participants ce soir-là.
Devant les grilles de la Collectivité de Corse à Ajaccio, ils sont 80 personnes à se rassembler pour dire "non" à l'extrême droite. Patrick Baudoin est le Président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme et se bat depuis 50 ans contre l'extrémisme.
Un moment historique
Ces résultats sont, pour lui, un point de bascule dans notre histoire. "Je n'ai jamais senti un tel danger. Je crois vraiment que notre pays est à un moment historique où il est nécessaire de prendre conscience de ce danger et de ne pas le traiter par la peur ou le repli", confirme Patrick Baudoin.
Selon lui, ce tournant de notre vie politique doit être "traité avec une recette totalement différente, qui sera une recette d'espoir et de dynamisme et en pensant à nos jeunes", conclut le Président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme.
Une partie de la jeunesse inquiète
Deux rassemblements ont eu lieu en Corse contre le RN : un à Ajaccio et l'autre à Bastia, après l'annonce des résultats du premier tour des élections législatives où le parti d'extrême droite est arrivé en tête au niveau national.
En Corse, la percée du RN est inédite et inquiète les plus jeunes. "C'est important que l'on se mobilise pour montrer que l'on est ensemble et qu'il y a de l'espoir pour l'avenir", confie, une étudiante, Leila Federzoni.
À Bastia, devant le palais de justice, les personnes qui se sont rassemblées partageaient les mêmes inquiétudes, à deux jours du second tour des élections législatives. Parmi eux : des artistes, des syndicalistes... et des politiques, comme Sacha Bastellica (Nouveau Front Populaire) et Jean-François Paoli (Divers), candidats éliminés au premier tour dimanche dernier dans la 1ère circonscription de Haute-Corse.
Les conséquences d'une victoire du RN
Sur place, les participants veulent alerter sur les conséquences d'une victoire de l'extrême droite.
"Nous savons que dans toutes les mairies où le Rassemblement national est arrivé aux affaires, il y a eu de grosses coupes claires au niveau de la culture, à partir de là, nous soutenons toutes les actions qui rejettent les autres", revendique Charles Casabianca, le Secrétaire général de la CGT Haute-Corse.
Les prises de paroles ont toutes conclu sur un même mot d'ordre : résister pour que la Corse reste l'île des Justes.
Voici le reportage de Paul Salort, Marie-France Giuliani et Jean-André Marchiani :
