Pokémon, Dragon Ball… : En Corse aussi, l’incroyable marché des cartes de collection

Depuis quelques années, le marché des cartes de collection connaît un essor important. La Corse n’échappe pas à ce nouveau business. Une entreprise de certification de cartes a même ouvert ses portes à Baleone.

Des milliers de cartes, rangées dans des classeurs ou des cartons. À 26 ans, Pascal-Antoine est un collectionneur. Ses univers de prédilection ? Pokémon, Yu-Gi-Oh! et Magic.

"Cela fait quelques années maintenant que je collectionne des cartes. C’est vraiment une passion", livre le jeune homme.

Une découverte qui remonte à l’adolescence. "À l’époque, y avait une boutique vers la place du diamant à Ajaccio où ils faisaient des tournois, des parties. On était une bande de potes à se retrouver pour jouer."

Loterie

Devenu adulte, Pascal-Antoine constitue sa collection principalement en achetant des "boosters", c’est-à-dire des paquets scellés contenant plusieurs cartes dont le contenu n’est pas connu à l'avance.

"Je préfère ce principe-là : ne pas savoir ce qu’il y a à l’intérieur. On peut acheter un booster 60 euros et ne tomber que sur des cartes à deux centimes, comme à l’inverse, se retrouver avec une carte à plusieurs milliers d’euros", révèle Pascal-Antoine.

Car depuis quelques années, le marché des cartes de collection s’est emballé. Certains exemplaires particulièrement rares et recherchés atteignent désormais des sommes astronomiques.

Des cartes à plusieurs millions

"Récemment, une carte Magic s'est vendue deux millions de dollars. Elle n’existe qu’à un seul exemplaire dans le monde. C'est le rappeur américain Post Malone qui l'a achetée", raconte le jeune collectionneur.

En février dernier, une carte Pokémon "Pikachu Illustrator" a été mise en vente sur le site de commerce en ligne eBay pour la somme d’un million d'euros. Une première en Europe.

Si la collection de Pascal-Antoine est, pour l'heure, loin d’atteindre ces sommets-là, le jeune Ajaccien possède tout de même une pièce estimée à 900 euros. Un véritable petit trésor. "J'ai échangé cette carte pour un deck - comprenez un tournoi - contre plusieurs autres cartes avec un ami qui, lui, en a des dizaines de milliers".

Dans sa quête de l'objet rare, Pascal-Antoine a connu quelques déconvenues. "Un jour, j'ai commandé des cartes sur internet qui se sont avérées être des fausses".

"On collectionne les cartes depuis qu’on est enfants, on en a tant eu entre les mains qu’on est devenu experts"

Laurent Duranti, fondateur de DCA

Pour éviter ce type de désagrément, des sociétés proposent désormais d'authentifier et de certifier les cartes.

Laurent Duranti et Gregory Vasquez ont lancé la leur, Dragon Card Autentication (DCA), il y a tout juste un mois, à Baleone.

Les deux trentenaires sont passionnés depuis leur plus jeune âge par les cartes Pokemon et Dragon Ball. "On les collectionne depuis qu’on est enfants, on en a eu tant entre les mains qu’on est devenu experts", explique Laurent Duranti.

L'entreprise propose d’authentifier, de noter et de protéger les cartes grâce à une coque en plexiglas, scellée par ultrason à l’aide d’une machine industrielle. "C’est un véritable marché, et les gens veulent désormais faire certifier et protéger leurs cartes", confie le chef d’entreprise.

Jusqu’alors, ce type de services n’existait pas dans l’île. Au niveau national, on compte une dizaine d’entreprises de certification. "Mais pour un collectionneur, c’est délicat d’envoyer par la Poste une carte qui vaut 2 000, 3 000 ou 10 000 euros", souligne Laurent Duranti.

Une fois certifié et noté selon des critères bien précis - état, qualité de l'impression, présence de défauts -, le petit rectangle de papier prend encore davantage de valeur.

Bien loin des cartes échangées dans une cour de récréation, le marché n’a, désormais, plus rien d’un jeu d’enfant.

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