Vendredi 9 juillet, la socialiste Carole Delga a été élue à la présidence de l'institution Régions de France. Un scrutin dans lequel Gilles Simeoni s'est posé en arbitre, tout en négociant un accord politique sur la question de l'autonomie de l'île avec l'ensemble des présidents de régions.

Ce vendredi 9 juillet, à Paris, la Corse a été au centre de toutes les convoitises lors de l’élection de la présidence de Régions de France. Un scrutin remporté par la socialiste Carole Delga, qui ne partait pas favorite. 

Élue à l’unanimité - sur la base d'un consensus -, la présidente de la région Occitanie devient la première femme à présider cette institution chargée de représenter les régions auprès des pouvoirs publics.

Dans les coulisses de cette victoire, la Corse a joué un rôle déterminant. En effet, la voix de Gilles Simeoni pouvait faire pencher la balance vers la droite ou la gauche.

Avant le vote des dix-huit présidents de régions, on savait que la droite et le président sortant Renaud Muselier récolteraient neuf voix (grâce à celle du président LREM de la Guadeloupe), soit une de plus que la gauche menée par Carole Delga. Ne restait en suspens que le choix de Gilles Simeoni, fortement courtisé par les deux mouvances.

Le président du Conseil exécutif de Corse a finalement voté pour Carole Delga. Neuf partout, match nul gauche-droite.

Une situation qui aurait pu conduire à un blocage au sein de l’association Régions de France. Raison pour laquelle, après de longues et âpres discussions, il a été décidé de proposer un double ticket Delga-Muselier (l'une présidente, l'autre président délégué) ainsi qu'une présidence tournante entre la gauche et la droite : dans trois ans, Carole Delga cèdera sa place au perchoir au centriste Hervé Morin. Là aussi, Gilles Simeoni aurait été à l'origine de cette proposition d'alternance. Un consensus qui explique l'élection à l'unanimité de la socialiste occitane.

"C’est une satisfaction puisque il y avait neuf voix à droite et huit à gauche, a déclaré Gilles Simeoni après l'élection. La Corse avait donc un poids déterminant. Nous avons plaidé pour une candidature de consensus qui réunit à la fois la droite et la gauche autour d’une logique de décentralisation et également d’une prise en compte de la demande d’autonomie de la Corse. C’est la solution qui a prévalu à l’unanimité."

L'autonomie de la Corse au coeur des négociations

En endossant le rôle d’arbitre, le président du Conseil exécutif - réélu fin juin pour la troisième fois d'affilée - a pu avancer ses pions en mettant au centre des négociations la question de l’autonomie de la Corse. Ce qui a d’ailleurs conditionné son vote. "C’est vrai que dans la discussion d’ensemble, cet élément a été important, voire déterminant", a-t-il reconnu.

Dans son jeu, Gilles Simeoni possédait aussi un atout de taille : les 68% des suffrages cumulés des trois listes nationalistes aux dernières Territoriales.

Il savait aussi que Carole Delga n’était pas insensible au dossier Corse, elle qui avait déjà reçu par le passé les conseillers territoriaux insulaires dans sa région : "Avec Gilles Simeoni, ça fait plusieurs années que nous travaillons ensemble sur la question de la prise en compte de tous les territoires, a confié la présidente fraîchement élue. Il était d’ailleurs venu en Occitanie par rapport à l’assemblée des territoires que j’avais créée. Nous avions aussi travaillé sur différents sujets en commun."

Sur la question de l'autonomie, la socialiste a clairement rappelé son positionnement : "J’ai toujours été pour aller vers un statut d’autonomie progressif pour la Corse. Ma position, et c’est également celle du président Simeoni, est d’être dans la République une et indivisible mais de pouvoir donner un statut qui soit inspiré de celui des autres iles méditerranéennes. Nous avons la maturité pour donner plus de pouvoir au local."

Ce vendredi à Paris, le mot "décentralisation" était d’ailleurs sur toutes les lèvres des présidents de régions, dont certains comme Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez et Xavier Bertrand sont de possibles candidats à l’élection présidentielle de 2022.

"Un pas politique important"

Dans ce contexte, la volonté affichée de donner plus de capacité d’action aux territoires apparaît comme un gage de satisfaction supplémentaire pour Gilles Simeoni : "Dans la perspective de l’élection présidentielle, la logique de décentralisation réelle a été indentifiée comme un enjeu prioritaire par Régions de France. Je m’en félicite et m’en réjouis. Au sein de cette logique décentralisatrice d’ensemble, il y a aujourd’hui une position de l’ensemble des présidents de régions en faveur de l’autonomie de l’île. C’est donc un pas politique important pour la Corse."

D'ailleurs, l’île devrait également bénéficier d'un volet spécifique dans le futur livre blanc sur la décentralisation que les dix-huit présidents de régions se sont engagés à rédiger l'automne prochain.

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