Le parti indépendantiste appelle les Corses à ne pas aller voter lors du premier et second tour de l'élection présidentielle. Un boycott notamment justifié par "la responsabilité de l'Etat français dans le meurtre d'Yvan Colonna".
Le message, posté dans la soirée du mardi 29 mars sur les réseaux sociaux de Core in Fronte, est explicite.
"Face à la responsabilité de l'Etat français dans le meurtre d'Yvan Colonna, entame le parti indépendantiste, "face au blocage politique actuel, face au mépris affiché pour le fait démocratique en Corse depuis 2015", le parti appelle le peuple corse "à un boycott de l'élection présidentielle les 10 et 24 avril" prochains.
Le parti est à cette heure le seul de la mouvance nationaliste à s'être exprimé sur le sujet. Alors que plusieurs candidats à la présidentielle se sont succédés au cours des dernières semaines en Corse, la majorité territoriale ne s'est pour l'heure déclarée au profit d'aucun candidat et devrait selon toute vraisemblance rester neutre.
En 2017, un vote contre Marine Le Pen de la majorité
Pour rappel, en 2017, la majorité territoriale s'était tenue en retrait de la campagne présidentielle au premier tour, estimant que les problématiques majeures liées à l’île de Beauté n’étaient pas abordées.
Au second tour, Gilles Simeoni, alors déjà président du conseil exécutif, avait appelé les Corses à voter pour Emmanuel Macron, estimant qu'il était "de son devoir d’appeler les Corses à dire, par leur vote, « Non » à Madame Le Pen".
Gilles Simeoni défendait alors son choix par les idées du FN, qu'il jugeait antagonistes avec "avec nos options fondamentales, comme avec l’ensemble du combat mené depuis un demi-siècle par le peuple corse pour son émancipation", mais avait précisé que ce vote n'était "en aucun cas une caution ou un chèque en blanc" à l'égard d'Emmanuel Macron.
Jean-Guy Talamoni, alors président de l'assemblée, avait lui annoncé qu'il ne voterait pas mais demandé à ceux qui le feraient de s'opposer à Marine Le Pen.