A trois jours du second tour de l'élection présidentielle, l'enjeu se trouvera aussi dans la mobilisation pour chaque candidat. Pour ceux qui ne souhaitent pas voter pour l'un des candidats, trois choix : s'abstenir, voter blanc ou voter nul.
Quelle est la différence entre le vote blanc et le vote nul ? D'abord, la démarche n'est pas la même.
En effet, voter blanc, c'est glisser un bulletin vierge ou une enveloppe vide dans l'urne. Voter nul, c'est glisser un bulletin sans enveloppe, ou un bulletin dit "non-réglementaire", c'est-à-dire un bulletin différent de ceux des candidats proposés, ou encore un bulletin annoté ou déchiré.
Ensuite, le décompte n'est pas le même. Car depuis "la loi du 21 février 2014, les votes blancs sont comptabilisés de manière séparée des bulletins nuls". Ainsi, les personnes votant de cette manière ne sont pas comptées comme étant abstentionnistes.
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Mais attention, s'ils sont désormais comptabilisés, les votes blancs, comme les votes nuls, ne peuvent invalider un scrutin. C'est le nombre des suffrages exprimés, c'est-à-dire l'ensemble des bulletins moins les votes blancs et nuls, qui est retenu.
Ainsi, les candidats, même si le taux de votes blancs était très élevé, garderaient leurs scores en pourcentage sans remettre en cause, juridiquement, leur élection.
Certains, comme l’association des Citoyens du Vote Blanc (qui milite pour une meilleure prise en compte de ce vote) exige "que le vote blanc soit compté comme un suffrage exprimé et qu’il ait un caractère invalidant si il est en majorité absolue (50% + 1 voix)."
Ils relèvent ainsi que si le vote blanc avait été comptabilisé comme un suffrage pour un candidat (suffrage exprimé), en 2012, "F. Hollande [n'aurait] pas été élu à la majorité absolue".
La situation en Corse :
Dans l'île, il y a eu 1,81% de personnes ayant voté blanc au 1er tour de l'élection présidentielle en 2017 contre 1,39% au niveau national. Pour les votes nuls, le chiffre est de 1,10% en Corse contre 0,60% dans l'Hexagone.