En déplacement dans les Vosges ce mardi 3 décembre 2024, Édouard Philippe est plus que jamais en campagne. Rencontre avec ses supporters du parti Horizons en vue de préparer l’élection présidentielle, visite d'entreprise, ballade à Epinal mais surtout, aucun commentaire sur les menaces de censure du gouvernement Barnier. Circulez, il n'y a rien à entendre.
À l'heure où est annoncé le débat suivi d'un vote sur les motions de censure déposées par la gauche et la Rassemblement national contre le gouvernement de Michel Barnier, Edouard Philippe se rend dans les Vosges. Pas pour du tourisme. L'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron est en campagne depuis sa déclaration de candidature dans Le Point, le 3 septembre 2024. Il est d'ailleurs pour l'instant l’unique candidat déclaré à l’élection présidentielle. "Édouard Philippe continue d’aller à la rencontre des Françaises et des Français dans les territoires" peut-on lire sur le site du parti Horizons, dont il est le président. En Occitanie pour aller "à la découverte de l’ail rose et des charcuteries tarnaises", en Haute-Savoie un peu plus tard pour faire "point sur le développement du parti avec les cadres d’Horizons, échanges avec de nombreux élus et acteurs économiques, soirée conviviale avec nos adhérents et sympathisants, découverte du patrimoine haut-savoyard"... Terrain plat, accidenté ou montagneux... Édouard Philippe ne vise qu'un seul trophée : le maillot jaune en 2027. Ce mardi 3 décembre 2024, un contre-la-montre l'attend dès le matin.
Ça tombe bien, Edouard Philippe visite l’entreprise Moustache Bikes, le constructeur de vélos à assistance électrique dont l’usine est située à Thaon-les-Vosges sur la zone Inova 3000. La petite ballade a été préparée par le délégué vosgien "Horizons", le maire de Thaon-les-Vosges Cédric Haxaire dont le site Facebook relaie la nouvelle... comme du temps de la Pravda : "Un échange riche et constructif, en présence également de Michel Heinrich, autour de projets locaux et nationaux, marqué par un esprit de collaboration et de partage". Il manque le verre de l'amitié.
No comment
Mais à l'heure où tout le monde retient faussement son souffle sur l'avenir du gouvernement Barnier, la présence d'un ancien premier ministre force un questionnement journalistique sur la situation politique. "J'aurai l'occasion de m'exprimer sur la crise politique et sur les risques qu'elle entraîne pour le pays" coupe court Edouard Philippe, au micro de France 3 Lorraine. Il enchaîne cependant "ce que je retiens de l'entretien avec les deux fondateurs de cette entreprise (NDLR : Moustache Bikes), c'est que, ce dont ils ont besoin pour pérenniser les 180 emplois et développer leur entreprise, ça n'est pas de crise politique, ni d'incertitude financière. C'est au contraire de la stabilité, de la prévisibilité et du calme. Je ne suis pas sûr que l'agitation politique parisienne soit de nature à aider le pays. Je pense que chacun devrait l'avoir en tête". Aux multiples éclaircissements demandés par les journalistes présents, Edouard Philippe se contente de répéter en boucle et avec le sourire : "J'aurai l'occasion de m'exprimer prochainement sur la crise politique."
Édouard Philippe attend le bon moment et confirme, une fois de plus, son petit surnom de "Roi du silence". A la descente précipitée sur le ring pour y prendre les coups, il préfère méticuleusement labourer la France. Une posture qui pour l'instant lui réussit : Edouard Philipe reste très populaire dans les enquêtes d'opinion, bien calé à une seconde place entre Marine Le Pen et Jordan Bardella pour succéder à Emmanuel Macron. Un vrai coureur de fond qui rêve de faire la différence dans la dernière ligne droite.
