Le ministre de la Justice a rencontré Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni jeudi 12 novembre pour aborder la question des "prisonniers politiques" corses. Une date très importante pour les associations.
La nomination d'Éric Dupond-Moretti au ministère de la Justice en juillet dernier avait apporté un vent d'espoir pour les associations de soutien et les proches des détenus et anciens condamnés corses.
Une solution va-t-elle être enfin trouvée ? Ce jeudi 12 novembre, la rencontre à Paris entre le président du Conseil exécutif Corse Gilles Simeoni, le président de l'Assemblée Jean-Guy Talamoni et le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti ravive tous les espoirs du côté des associations qui défendent les "prisonniers politiques" corses.
"On attend un geste fort, ce sera synonyme d'apaisement vis-à-vis de l'État français", commente Thierry Casolasco, président de l'Associu Sulidarità.On attend un geste fort.
Si l'association est consciente que cette rencontre n'aboutira "certainement pas" à une réponse favorable pour tous les prisonniers, elle a l'espoir que les choses changent, notamment pour les personnes incarcérées sur le continent.
Mettre fin à "plus de 40 années de conflit"
"Nous espérons que M. Dupond-Moretti sera celui qui permettra au gouvernement français d'ouvrir les yeux et de réaliser qu'il et plus que temps de s'asseoir autour d'une table et de mettre fin à plus de 40 années de conflit, fin aux persécutions judiciaires, à l'exil carcéral", avait déclaré l'Associu Sulidarità en juillet dernier dans un communiqué.Le 9 novembre, A Fianc'à Noi a réaffirmé son indignation face aux conditions de détention et l'état de santé des personnes récemment incarcérées dans les maisons d’arrêt de Fresnes et de Fleury Merogis.Caroline Graf, mère de Julien Muselli et présidente de l'association, se bat pour que son fils soit rappoché, tout comme Adrien Matarise et Ghjilormu Garelli.
Les trois jeunes hommes sont incarcérés à Fleury Mérogis pour les deux premiers, à La Santé pour le troisième, depuis décembre 2019 dans le cadre d’une enquête en cours visant une série d’attentats et de tentatives d’attentats perpétrés au printemps de l’année dernière.
Conditions de détention et crise sanitaire
La crise sanitaire n'a fait qu'augmenter l'inquiétude de leurs parents. Interrogés par Corse-Matin en mai dernier, ils dénonçaient des conditions de détention "radicalement endurcies". "Les parloirs ne font pas partie des motifs familiaux impérieux", se désolait Nathalie Garelli.Le collectif d'anciens prisonniers politiques corses, Patriotti, se bat également pour "la libération de l’ensemble des prisonniers politiques, l’arrêt de toutes les poursuites, l’arrêt de toutes les amendes et l’enlèvement de tous les Corses inscrits sur les fichiers que nous dénonçons depuis plusieurs années". En juillet, le collectif avait demandé à rencontrer le nouveau garde de Sceaux.Le combat de ces associations va-t-il être entendu ? Suite à la rencontre de plus d'une heure et demie entre le ministre et les élus corses ce jeudi, les associations sont dans l'attente. Éric Dupond-Moretti s'entretiendra avec les députés et sénateurs nationalistes vendredi.