Rendre le marché du logement plus transparent, c'est un des objectifs du gouvernement qui a publié une carte de France des loyers. La Corse, fait partie des régions où ils sont les plus élevés, même dans le rural.
Sans surprise, en Corse, les loyers sont chers. Une carte interactive, publiée par le ministère de la transition écologique le 4 décembre dernier, le souligne une nouvelle fois.
Ainsi, en se basant uniquement sur le parc locatif privé, l'île fait partie des régions où les loyers sont les plus élevés au mètre carré. À Ajaccio, il faut compter 14,3 euros pour un appartement, et 12,2 euros pour une maison, à Bastia les prix s'élèvent respectivement à 12,7 euros et 11,1 euros.
Vers une nouvelle augmentation après le Covid-19 ?
Une donnée l'inquiète particulièrement : les prix élevés dans le rural. Une augmentation que David Frau explique par "un possible exode des populations citadines vers les villages" et par "une montée artificielle des prix due au faible nombre de biens à la location. Les propriétés y sont souvent familiales et ne sont pas louées."Le président de la fédération du logement de Corse-du-Sud alerte néanmoins : "Ces chiffres montrent que ces zones, considérées comme refuge pour les personnes en difficultés, ne peuvent plus l'être aujourd'hui."
Et la crise du Coronavirus pourrait aussi avoir ses conséquences. "Il n'y a quasiment pas eu de locataires cette année à cause du Covid-19, il faudra donc se rabattre sur autre chose, et cela passera sûrement par une augmentation des loyers", note David Frau.
Stade expérimental
Pour mettre au point cette carte, ses créateurs ont compilé une dizaine de millions d'annonces fournies par les grands sites actifs dans le secteur : Leboncoin, Seloger et PAP.L'outil présente encore de nombreux flous. Il ne permet pas de distinguer avec certitude les locations touristiques comme celles mises en ligne par la plateforme AirBnB et ne fait pas la différence entre logements neufs et anciens. De plus, il ne dresse qu'un tableau figé sur l'année 2018, alors que les prix ne cessent d'évoluer.
Enfin, de nombreuses communes n'ont tout simplement pas de données : près d'un tiers ne disposent pas d'annonce pour un appartement. Dans ces cas-là, il a fallu extrapoler à partir de communes semblables.
Les créateurs du projet ne cachent pas qu'il n'en est qu'au stade expérimental. C'est désormais à l'agence publique d'information sur le logement, l'Anil, de voir quel usage en faire et comment l'affiner.