Ce mercredi 5 octobre, le second jour du procès de Christophe Mercier s'est ouvert devant la cour d'Assises de la Marne. Le policier est accusé d'avoir grièvement blessé Maxime Beux, supporter bastiais, lors de heurts en marge d'un match de foot opposant Reims au SC Bastia en février 2016.
À la cour d'Assises de la Marne, deux versions continuent de s’opposer, ce mercredi 5 octobre, pour comprendre le contexte de cette soirée où Maxime Beux a perdu un œil.
Depuis la veille, le procès de Christophe Mercier, policier accusé d'avoir gravement blessé le supporter bastiais en février 2016 en marge d'un match Reims-SC Bastia, s'est ouvert.
Mardi soir, avant la suspension de séance entre 20h et 20h30, le responsable des renseignements généraux de Reims mettait en avant un comportement particulièrement agressif des supporters bastiais le soir des faits. Il évoque notamment l'utilisation de bombes agricoles, de fumigènes, et chants anti-français et d'insultes.
"Mais pourquoi vous avez fait ça ?"
Ce mercredi matin, en visioconférence depuis le centre pénitentiaire de Borgo, Julien Muselli, un des deux supporters bastiais présents lors des heurts, témoigne.
Il se remémore une chasse à l’homme menée par des policiers, dont auraient été victimes les supporters insulaires. Le détenu évoque des insultes anti-corses dès l’avant match, des bras d’honneur, et par la suite des interpellations violentes, non justifiées, lors desquelles Maxime Beux aurait perdu son œil.
Un second supporter bastiais est appelé à la barre. Il est le seul a avoir vu les faits exposés lors du procès. Ainsi dès le lendemain, il est l'unique à indiquer que Maxime Beux a reçu un coup à la tête. "J’ai vu un policier asséner un coup à Maxime au niveau de la tête et un grand cri. Je me souviens avoir dit : 'mais pourquoi vous avez fait ça ?!' ça m’a beaucoup marqué", se souvient le jeune homme.
Si cette théorie est aujourd'hui privilégiée, peu de temps après les faits, certains supporters bastiais décrivaient l'utilisation d'un flashball, les policiers parlaient d'une chute sur un poteau.
Des lésions compatibles "avec un coup de poing ou de matraque"
Également entendus en visioconférence, les experts médicaux et ophtalmologiques ont indiqué que les lésions de Maxime Beux n'étaient compatibles ni avec un tir de flashball, ni avec une chute sur un poteau. Ils avancent qu'elles le sont avec "un coup de poing, ou un coup de matraque".
Dans cette affaire, Christophe Mercier risque jusqu'à 15 ans de réclusion criminelle.